Une étude publiée dans l’édition électronique de Nature explique pourquoi ce réflexe n’agit pas seulement pour éviter tout bruit parasite, mais aussi de laisser notre cerveau travailler plus efficacement.
Une équipe menée par Richard Mooney (Duke University School of Medicine, Caroline du Nord, USA) a démontré que sur des cerveaux de souris les axones (des fibres nerveuses qui transmettent les signaux électriques) de certains neurones spécifiques du cortex moteur possèdent des prolongements jusqu’à d’autres sous-ensembles neuronaux, situés au sein du cortex auditif.
En observant le comportement de souris «sur tapis» et le fonctionnement de leur cerveau en mixant enregistrements électriques, optogénétique (modification génétique de cellules pour les rendre réactives à la lumière), analyses comportementales et manipulations pharmacologiques, les chercheurs ont remarqué que certains neurones particuliers du cortex moteur sont capables, avant qu’un animal ne commence à bouger puis au long de son mouvement, d’envoyer des signaux pour inhiber le fonctionnement des neurones auditifs, et donc baisser la réponse auditive cérébrale. «Lorsqu’un animal est engagé dans une tâche impliquant une écoute attentive, certains neurones de son cortex auditif sont inhibés», précise l’étude. Ainsi, les neurones moteurs savent inhiber leurs «cousins» du cortex auditif : . un phénomène très logique et très utile car il nous permet d’«étouffer» le bruit d’une foule pour mieux entendre un interlocuteur précis.
Les travaux du Pr Monney et de son équipe représentent un intérêt fondamental pour les neurosciences, en permettant de comprendre comment se coordonnent deux régions cruciales du cortex. Ils pourraient aussi aider à comprendre deux handicaps auditifs fréquents: les acouphènes et les hallucinations auditives (perceptions de sons ou de voix inexistants mais clairement entendus.)