Une étude sur le remboursement des dispositifs médicaux présentée jeudi par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé (créé par 60 millions de consommateurs, le Collectif inter associatif sur la santé (CISS) et Santéclair) pointe le prix des aides auditives, notamment pour les plus de 20 ans.
Outre les prothèses auditives, l’étude porte également sur les fauteuils roulants électriques, les prothèses mammaires, les semelles orthopédiques, les prothèses capillaires, les appareils respiratoires contre l’apnée du sommeil… Au total, le coût de l’ensemble des dispositifs médicaux (et leurs prestations) a représenté 13 milliards d’euros en 2013. L’étude pointe la cherté des aides auditives, surtout pour les plus de 20 ans, pour lesquels l’Assurance Maladie ne prend en charge que 9 % des frais réels réglés pour s’appareiller.
Sur 1 500 euros, la Sécurité sociale remboursant 120 euros (contre 840 euros pour les moins de 20 ans), le patient conserve à sa charge près de 1 400 euros, avant l’intervention éventuelle de sa complémentaire santé, et 900 euros après. Un montant à multiplier par deux, s’il faut appareiller les deux oreilles.
Des produits vendus jusqu’à 4 fois plus cher
Après avoir passé 4 205 devis au crible, soit 7 447 aides auditives, l’Observatoire a remarqué que lorsqu’il s’agit de dispositifs médicaux ne disposant pas de prix limite de vente (comme c’est le cas pour les prothèses auditives), le même produit peut être vendu jusqu’à quatre fois plus cher d’un centre à l’autre. A noter que cette base ne prétend pas refléter l’ensemble des appareils vendus sur le territoire. Néanmoins, elle couvre tous les départements et près de 2 000 centres.
Ainsi du fait du désengagement de l’Assurance maladie, 36 % seulement des personnes qui disent avoir besoin d’être équipées en prothèses auditives sont effectivement appareillées, selon l’enquête Handicap Santé à laquelle le Bucodes SurdiFrance (l’Union des associations de personnes malentendantes et devenues sourdes) a contribué.
Face à cette situation, les membres de l’Observatoire appellent à une remise à plat complète des conditions de prise en charge des produits et prestations remboursables.
Les chiffres de cet Observatoire proviennent de l’analyse des données anonymisées issues du Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (SNIIRAM), auquel le CISS a accès en tant que membre de l’Institut des données de santé (IDS).
L’Observatoire citoyen des restes à charge en santé