Suite à l’étude portant sur le remboursement des dispositifs médicaux présentée jeudi par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé (créé par 60 millions de consommateurs, le Collectif inter associatif sur la santé (CISS) et Santéclair) qui pointe le prix des aides auditives, notamment pour les plus de 20 ans, le Syndicat des audioprothésistes (Unsaf) et le Collège national d’audioprothèse (CNA) font connaître leur propositions. Et demandent une coopération avec les pouvoirs publics qu’ils jugent «plus nécessaire» que jamais.
Le CNA et l’Unsaf déclarent dans un communiqué commun que le faible remboursement des appareils auditifs pour les adultes mobilise les audioprothésistes; ces derniers craignant le renoncement à un équipement de qualité, dû aux 1 000 € de reste à charge moyen par appareil.
Ils rappellent également que les résultats de cette étude confirment les constats des audioprothésistes et du HCAAM et rappellent que le HCCAM indiquait dans un communiqué récent : «s’agissant des prothèses dentaires et de l’optique, les RAC pourraient traduire des choix de consommations que la solidarité n’a pas vocation à prendre en charge. Ce n’est pas le cas pour les prothèses auditives pour lesquelles le HCAAM a déjà regretté les défauts de prises en charge.»
Que proposent les audioprothésistes ?
Pour améliorer l’accès aux appareils auditifs, l’Unsaf et le CNA rappelle que les audioprothésistes ont travaillé avec l’Assurance Maladie pour que tous ceux qui en ont besoin aient accès à un appareillage et à un suivi de qualité :
– proposition d’un essai systématique. L’IGAS avait noté que « la réalisation d’essais par la personne avant l’achat de l’aide n’est elle non plus pas obligatoire […] une telle obligation serait particulièrement pertinente pour les aides nécessitant une forte individualisation et/ou coûteuses (les audioprothèses en constituent un bon exemple
– proposition d’une garantie de 4 ans systématique
– proposition d’un conventionnement national et mise en place de tarifs, négociés avec les professionnels, pour des appareils d’entrée de gamme accessibles au plus grand nombre
Enfin, l’Unsaf se réjouit de cette prise de conscience. Pour son président, Luis Godinho, «il est important que le reste à charge soit abordé avec transparence et par un maximum d’acteurs. L’accompagnement par un audioprothésiste est indispensable pour offrir au malentendant une meilleure qualité de vie et une meilleure santé, c’est le cœur de notre système bâti sur la solidarité. Nous espérons que le dialogue entamé avec l’Assurance Maladie et le Ministère de la Santé se concrétisera bientôt.»
1 000€ par appareil à la charge des adultes malentendants
Notre pays compte 6 millions de malentendants. 2,5 à 3 millions devraient être équipés, et seuls 1,5 million le sont et que l’Assurance Maladie rembourse 120€ par appareil, les complémentaires santé 350 € en moyenne, soit soit 470€ au total, le coût moyen d’une audioprothèse, toutes gammes confondues, est de 1 535€ (l’appareil lui-même, la prestation initiale,-analyse, adaptation de l’appareil et réglages- et le suivi prothétique étalé sur 4 à 6 ans), il reste à la charge des patients environ 1 000€ par appareil (1 535€ moins 470€).
Or, la France, forte d’un modèle qui a fait ses preuves, obtient le meilleur taux de satisfaction des personnes équipées en comparaison avec les autres pays occidentaux5! Les risques pour la santé, isolement, accélération du déclin cognitif et perte d’autonomie, sont pourtant bien connus.