Alors que Kalivia assure « que chaque centre demeure libre d’adhérer à son réseau ouvert » mais invite les audioprothésistes à « valider leur dossier d’adhésion avant le 23 avril prochain », nous avons contacté Guillaume Flahaut, président du Synea (Syndicat national des entreprises de l’audition), qui s’est exprimé sur ce point lors des tables rondes politiques du Congrès de l’Unsaf.
Guillaume Flahault répète que le Synea considère les Ocam comme des « partenaires utiles », dont le rôle prioritaire est d’améliorer la prise en charge, mais aussi de sensibiliser leurs bénéficiaires sur la perte d’autonomie, faire de la prévention, informer et accompagner les patients appareillés… « En retour, les complémentaires santé devraient aussi nous considérer comme des partenaires. Les instances représentatives que sont l’Unsaf et le Synea sont coordonnées et constructives et elles représentent 90% de la profession. Les réseaux devraient travailler en amont avec les syndicats, comme cela se fait en Allemagne où c’est une réussite », suggère-t-il.
Pour le président du syndicat, les Ocam représentent une opportunité à condition de respecter certains critères essentiels, notamment la liberté de choix du patient, la reconnaissance du rôle clé de l’audioprothésiste dans la réussite de l’appareillage ainsi que l’indépendance mutuelle entre les métiers. Dans ce contexte, Guillaume Flahault réitère son intention de « discuter mais pas aux conditions que certains, comme Kalivia, veulent imposer aujourd’hui ». Il regrette notamment l’absence de consultation de la profession avant l’ouverture du conventionnement et le fait que les « audioprothésistes doivent assimiler 50 pages en un temps très court. Le processus en cours a été ouvert du 30 mars jusqu’au 23 avril. Il est accordé 17 jours ouvrés aux audioprothésistes pour répondre, sans tenir compte des vacances scolaires qui ont commencé. C’est une drôle de conception d’un réseau ouvert », pointe-t-il, en s’inquiétant également du manque de transparence quant à l’établissement des grilles tarifaires, quant à la possibilité de sélectionner des fabricants et pas d’autres, et en affichant son incompréhension vis-à-vis de l’offre Prim’Audio, proposée aux conditions tarifaires de la CMU, sans condition de ressource.
« Pour toutes ces raisons, nous demandons, pour garantir un réseau totalement ouvert, que le délai de réponse soit, sinon supprimé, au moins prorogé, pour laisser le temps aux équipes de Kalivia de nous rencontrer et de discuter de ces sujets. Notre état d’esprit ouvert et constructif n’a pas changé », assure-t-il.