La Mutualité Française réagit vertement au dossier du Parisien, largement repris par la presse grand public, qui tire à boulets rouges sur les complémentaires santé, leurs « frais de gestion démesurés » et leurs « tarifs trop élevés ». Dans un communiqué, elle déclare que cette parution « égrène des contre-vérités sur les pratiques des mutuelles, en donnant en particulier la parole au pseudo-spécialiste Frédéric Bizard, surtout connu pour étriller à longueur de colonnes le secteur des complémentaires santé. » Elle se défend aussi beaucoup sur les réseaux sociaux.
Suite à ces attaques, la Mutualité souligne que, selon son enquête sur l’évolution des cotisations des mutuelles, les tarifs ont augmenté de 3,8% par an en moyenne, entre 2008 et 2016. « Pourquoi une telle progression ? Sur la même période, la hausse tendancielle des dépenses d’assurance maladie (Ondam) s’est élevée à +2,5%. Si l’on y ajoute les augmentations successives des taxes prélevées sur les organismes complémentaires, qui pèsent pour 1,2% dans cette évolution, on obtient sur la période une hausse mécanique de 3,7% », argumente-t-elle.
Sur 100 euros perçus, 80 euros reversés
La Mutualité répond aussi aux accusations du quotidien relatives aux frais de gestions des Ocam qui, d’après Frédéric Bizard, représentent plus de 25% du chiffre d’affaires des complémentaires. Elle rétorque que « selon le rapport 2015 de la Drees sur la situation financière des organismes d’assurance maladie complémentaire, sur 100 euros de cotisations santé perçues, les mutuelles reversent en moyenne 80 euros de prestations à leurs adhérents et mettent en réserve 1 euro pour faire face aux aléas et financer l’action sociale. Leurs frais de gestion incluent en outre des dépenses liées à des services tels que le tiers payant ou celles des démarches contractuelles avec des professionnels de santé. »
Les mutuelles “font acte de transparence”
Enfin, face aux accusations portant sur le manque de transparence des organismes complémentaires, la Mutualité déclare que « les mutuelles n’ont pas attendu la loi de financement de la Sécurité sociale de 2012 pour faire acte de transparence. Si ce texte met en place une communication standardisée sur les frais de gestion à destination de leurs adhérents, leur fonctionnement démocratique prévoit depuis toujours la publication annuelle de leurs comptes, dans lesquels figurent les frais de gestion, à l’occasion de leurs assemblées générales. Sans prendre en compte le contrôle scrupuleux exercé sur le secteur de l’assurance par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)… »