Ouïe Magazine
Publié le 05/07/2016

La ministre de la Santé a présenté hier les axes stratégiques de son plan en faveur de l’e-santé à l’horizon 2020. Elle entend notamment encourager la coopération entre acteurs économiques et professionnels de soins pour développer la santé connectée.

 

Présente dans les locaux de la start-up BePatient pour présenter la « stratégie nationale e-santé 2020 », Marisol Touraine en a profité pour désapprouver le principe d’« assurance au comportement », tel le programme Vitaly de Generali, déjà testé en Allemagne et annoncé en France l’an prochain. Elle a également mis son veto à un accès sans condition aux données de santé par les Ocam : « L’open data impose des règles précises et j’ai fait le choix de ne pas permettre aux assureurs d’accéder de manière simple, sans filtre à ces données. Accéder aux données de santé doit être fait pour faire progresser la recherche, faire progresser des programmes de soins », a commenté la ministre. Elle souhaite en revanche mettre « le citoyen au cœur de l’e-santé », grâce au développement de la télémédecine et de plates-formes d’échange en ligne, dans la continuité du dossier médical partagé.

 

Le « big data » moteur de l’e-santé

 

Renforcer la sécurité des systèmes d’information en santé, question devenue sensible ces dernières années, est d’ailleurs l’un des axes défendus par la ministre. Une fonction d’administrateur en charge de la sécurité de ces données sera créée au sein du ministère. Autre priorité : développer la médecine connectée grâce à la numérisation des informations dans une logique d’innovation technologique et de valorisation des données. Mesure phare du plan, l’édifice « big data », qui sera mis en chantier à la rentrée, doit favoriser l’émergence de nouvelles applications de suivi à distance ou de systèmes d’aide à la décision médicale. Des données interdites aux Ocam mais qui pourront être exploitées par les chercheurs et les pouvoirs publics dans un but d’intérêt général.

 

Encourager la coopération et l’innovation

 

Autre axe de la stratégie « e-santé 2020 », l’innovation numérique appliquée à la santé. Marisol Touraine souhaite faciliter la coopération entre usagers, industriels et médecins. Ceci afin de développer les outils de santé connectés, des applications mobiles jusqu’aux imprimantes 3D. « Les dispositifs médicaux sont de plus en plus souvent connectés, comme les pacemakers, les glucomètres et bientôt les prothèses », a développé la ministre qui entend également mettre sur pied des appels à projets dédiés à l’e-santé, des laboratoires d’innovation au sein des établissements de soins ou la formation numérique des professionnels de santé.

 

Pour faire avancer ce plan « e-santé 2020 », doté d’un premier budget de 750 millions d’euros, un conseil stratégique sera crée à l’automne 2016. Placé sous la tutelle du ministère de la Santé, il regroupera des professionnels et des usagers de santé, des acteurs économiques et des institutions publiques.

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