Frédéric Poux, PDG du groupe Afflelou, était jeudi 3 novembre l’invité du plateau des Echos. Il s’est notamment exprimé sur le développement de la société dans le secteur de l’audition et son projet d’introduction en bourse, qui devrait lui permettre de lever 200 millions d’euros.
L’audition « représente moins de 2% de notre chiffre d’affaires mais nous venons tout juste de nous lancer. Nous sommes n° 2 en taux de notoriété derrière Audika. Nous avons fait cela en l’espace de 3 ou 4 ans, notre développement est extrêmement fort. Nous avons ouvert 15 magasins rien que sur le mois de septembre », a résumé Frédéric Poux, interrogé sur les ambitions du groupe Afflelou sur le marché des aides auditives. « Nous proposons ces solutions à nos clients avec les mêmes méthodes » qu’en optique (Tchin-Tchin, Win-Win), qui ont « un grand succès chez les porteurs d’appareils auditifs », a-t-il ajouté, en relevant que le marché de l’audio progresse beaucoup plus vite que celui de l’optique. « On est sur un marché de sous-équipement. En France, seuls un tiers de ceux qui ont besoin d’appareils auditifs sont équipés. On a beaucoup de travail d’éducation, de pédagogie, pour faciliter le parcours d’accès à ces produits et on œuvre pour cela », explique le PDG, qui invite par ailleurs les pouvoirs publics à améliorer le remboursement des aides auditives. « Nous avons eu des rendez-vous avec le gouvernement, communiqué sur ce phénomène, proposé des solutions. Pour l’instant, ça ne bouge pas trop, mais baisser les prix de moitié (via l’offre Tchin-Tchin, ndlr) facilite déjà beaucoup l’accès. C’est pour cela que nous avons un tel succès », assure Frédéric Poux.
Dans le viseur de l’Autorité de la concurrence
Le dirigeant du groupe Afflelou est par ailleurs revenu sur son projet d’introduction en bourse, avec pour objectif de lever 200 millions d’euros, ce qui lui permettra de se désendetter et de soutenir son développement. « Nous sommes prêts, nous attendons le visa de l’AMF dans les prochains jours », a-t-il expliqué. L’opération pourrait intervenir avant la fin de l’année, au plus tard début 2017, selon les opportunités. Frédéric Poux a en outre pris la parole sur l’enquête de l’Autorité de la concurrence qui soupçonne l’entreprise, avec d’autres acteurs du secteur de l’optique (GrandVision, Luxottica et Safilo), de pratiques anticoncurrentielles relatives aux prix de certaines montures de lunettes présumées être intervenues dans les années 2000. Le groupe s’exposerait à une amende de 10 millions d’euros. « Nous sommes absolument innocents », affirme Frédéric Poux. « Il y a 1 600 marques de lunettes en France, cela représente plus d’un million de références. Que les prix aient été indiqués par les fournisseurs pour aider les opticiens, qu’ils les aient appliqués de façon générale… : c’est un fait. Maintenant, que le prix final soit le même d’une enseigne à une autre, ce n’est pas vrai, ça n’a jamais été prouvé, et cela n’a pas été relevé par l’Autorité de la concurrence », déclare-t-il.