Entre bilan et projets, Luis Godinho a abordé les grands thèmes de l’actualité de la profession : inquiétudes sur l’avenir, réseaux de soins, remboursement… Echanges nourris avec les nombreux audioprothésistes présents, vendredi 2 décembre à Paris.
Ouvrant cette réunion annuelle, le président du Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) est d’abord revenu sur l’année écoulée, qui a permis, selon lui, des avancées dans le sens d’une meilleure prise en compte de la profession par les pouvoirs publics : publication du rapport de Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann, rapport d’étape de l’Autorité de la concurrence… Dans les dernières semaines, le syndicat a beaucoup travaillé sur la question du devis normalisé. Il a alerté le rapporteur de la loi Macron et la ministre de la Santé sur l’extrême complexité du projet en cours d’élaboration et pense avoir été entendu.
Luis Godinho a insisté sur le fait que les audioprothésistes ne devaient « pas avoir peur » dans un contexte de rachats de centres indépendants par des enseignes : les craintes agitées par certains « ne sont pas rationnelles, notre métier a beaucoup d’avenir », a-t-il martelé. Dans le même ordre d’idée, il a appelé les audioprothésistes, étudiants ou installés, à s’intéresser à la spécialisation en santé publique. Selon lui, les audios français sont très pointus sur les sujets scientifiques mais la profession manque de relais sur le terrain pour faire entendre sa voix dans les débats généraux sur la santé. Concernant les réseaux de soins, il a reprécisé sa position -le syndicat les juge défavorables aux patients et soutient une baisse du reste à charge via de meilleurs remboursements- en y ajoutant cette saillie : « Les réseaux, c’est l’anti-guide Michelin » puisqu’ils consistent à « faire venir du monde dans les établissements où il n’y en a pas ». Quant aux assistants d’écoute et aux publicités mensongères les concernant, il invite les audioprothésistes à la patience, en attendant que les pouvoirs publics se chargent de sanctionner les fautifs. Enfin, Luis Godinho a annoncé à l’instant même où le sujet arrivait sur les réseaux sociaux, l’amélioration prochaine du remboursement des aides auditives par l’Assurance maladie (voir notre article à ce sujet).
Les audioprothésistes présents dans la salle ont soulevé des questions non moins centrales. Luis Godinho et Stéphane Laurent, président du Collège national d’audioprothèse (CNA), ont répondu aux interrogations sur l’allongement de la formation à 5 ans, indiquant qu’une réingénierie était nécessaire, que le processus était engagé -des rencontres avec le ministère ont eu lieu- mais qu’aucun calendrier n’était établi.
En revanche, les conventions entre Caisses d’assurance maladie et audioprothésistes pour réduire le reste à charge se développent. Après celle signée dans la Manche en mars 2015, une autre sera signée dans l’Hérault le 8 décembre. Elle repose sur les mêmes principes : un équipement plafonné à 1 100 euros pour les personnes ayant moins de 1 000 euros de revenus mensuels. Une réflexion semblable est en cours en Gironde.