Ouïe Magazine
Publié le 23/02/2017

La Fondation Concorde, qui se présente comme un laboratoire d’idées indépendant fort de 2 500 membres, vient de publier une note suggérant que le développement des réseaux de soins aidera à sauver la Sécurité sociale.

 

Le think tank souligne que, si notre modèle de santé repose sur un partenariat historique entre Sécurité sociale et Ocam qui a démocratisé l’accès aux soins en limitant le reste à charge des patients, le potentiel des complémentaires santé n’est pas exploité : « Aujourd’hui, la Sécurité sociale et les complémentaires couvrent chacune une part différente du coût des mêmes soins. Les frais de gestion en sont dédoublés : pour une prestation médicale, l’Assurance maladie réalisera un travail administratif pour rembourser la part à sa charge et la complémentaire santé du patient fera de même. Ces doublons sont sources d’inefficacités et de coûts inutiles pour les assurés », regrette la Fondation Concorde qui plaide pour une meilleure définition des paniers de soins respectifs impliquant une réforme en profondeur du système de santé.

 

Les Ocam mises à l’écart de la régulation des remboursements

Comme d’autres observateurs (tels que le Medef), le groupe de réflexion regrette que les Ocam soient cantonnés « à un rôle de ‘payeur aveugle’ au détriment de l’efficacité du système dans son ensemble » et « mis à l’écart de la régulation du remboursement de la santé, ce qui encourage les dépenses inutiles et les coûts excessifs des soins ».  Dans ce contexte, la Fondation assure que le développement des réseaux de soins par les complémentaires contribue à améliorer la protection sociale des Français. « Ces démarches communes préservent la liberté de choix des patients, garantie par la loi, et celle des professionnels de santé : les uns et les autres restent libres de ne pas y participer ou d’en changer », explique la note en ajoutant que les réseaux assurent des réductions du prix des soins « pouvant aller jusqu’à 50% du prix moyen du marché (821 euros en réseau d’audioprothésistes et 343 euros en réseau dentaire) ». Elle rappelle une estimation de la Mutualité française selon laquelle la généralisation des réseaux de soins permettrait une économie globale de 1,9 milliard d’euros tout en réduisant les renoncements aux soins pour raisons financières.

 

La Fondation interpelle les candidats

Alors que certains proposent de créer une Assurance maladie universelle (Jean-Luc Mélenchon, Martin Hirsch et Didier Tabuteau…) en nationalisant les Ocam, la Fondation Concorde juge qu’une telle hypothèse dégraderait le système de santé français : « Confier 100% des dépenses de santé à l’Assurance maladie aurait pour conséquence de lui transférer 42 milliards d’euros supplémentaires : les déficits, la dette, et les charges sociales exploseraient ». Par ailleurs, l’avenir des emplois d’une grande partie des salariés du secteur des Ocam serait remis en cause et « les professionnels de santé seraient également victimes d’une telle mesure puisque les pouvoirs publics seront encore une fois tentés de limiter leur rémunération afin de contenir les coûts ». Ainsi, le think tank assure qu’il faut permettre aux complémentaires d’assumer pleinement leurs responsabilités : « Elles démontrent chaque jour leurs compétences en matière d’organisation et de gestion, notamment dans le cadre des réseaux de soins qui améliorent l’accès aux soins en diminuant les restes à charge des patients et doivent donc être soutenus et encouragés », conclut la note, dont les principaux arguments ont été repris par Olivier Babeau, vice-président de la Fondation Concorde, dans le cadre d’une prise de parole publiée dans La Tribune. Il y appelle les candidats à la présidentielle à se saisir du sujet des réseaux de soins, « au-delà des postures politiciennes, dans l’intérêt des patients ».

 

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