En ouverture du Congrès de l’Unsaf, vendredi 24 mars, Laurence Hartmann, économiste de la santé au Conservatoire national des arts et métiers, a présenté une étude estimant les économies réalisables en investissant pour atteindre un taux d’appareillage optimal.
Investir dans les soins auditifs serait une « stratégie très efficiente à long terme » a expliqué l’économiste à la tribune. Elle a d’abord rappelé le fardeau que représentent les troubles de l’audition, tant pour les individus qu’en termes de coûts pour la collectivité : isolement social, souffrance au travail, déclin cognitif, risque de suicide deux fois plus élevé chez les personnes âgées malentendantes… La revue de littérature scientifique réalisée l’année dernière avec Jean de Kervasdoué avait évalué le coût du déficit auditif sans appareillage à 23,4 milliards d’euros. Cette fois, Laurence Hartmann a abordé la question sous un angle différent : l’investissement public dans les soins auditifs « vaut-il le coup » ? S’appuyant sur un « scénario extrême », la chercheuse s’est demandé si l’Assurance maladie serait gagnante en prenant intégralement en charge les aides auditives, si toutes les personnes appareillables étaient équipées – soit 50 % de la population malentendante- et que leur observance était excellente ? Le ratio coûts évités sur coût des aides auditives est de 1 sur 10,44 : « pour 1 € investi, le retour sur investissement pour les fonds publics serait de 10,44 € ». Un chiffre qui met en évidence l’enjeu majeur que représente l’équipement prothétique pour l’économie de la santé.