Les journées d’enseignement post-universitaire (EPU) débutent demain. En prologue, nous avons interviewé Stéphane Laurent, président du Conseil national d’audioprothèse.
L’actualité concernant la prise en charge des soins, les évolutions normatives et la profession elle-même s’est révélée particulièrement riche ces derniers mois. Cette édition de l’EPU, sans délaisser les ateliers techniques pointus, fera une place de choix aux échanges.
« Les évolutions qui sont en train de s’opérer sont des opportunités. »
L’Ouïe Magazine: « Le futur de l’audioprothèse : quels patients, quels actes, avec quelles technologies ? » Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Stéphane Laurent: Notre objectif est d’amener les audioprothésistes à réfléchir sur leur identité professionnelle et leur avenir proche. L’actualité de ces derniers mois a été particulièrement dense : RAC 0, réingénierie de la profession… Il faut repenser le rôle des audios face aux patients acouphéniques, implantés, aux sujets atteints de démences… Et surtout, une mutation technologique est en train d’apparaître. Un nouveau cap est franchi avec la possibilité de connecter les aides auditives, les patients et les soignants. Cela appelle réflexion. Nous voulons à la fois jeter un regard rétrospectif sur les 20 dernières années et faire un peu de prospective, en gardant un cap auquel je tiens beaucoup : nous sommes des soignants. Je pense aux jeunes notamment, qui peuvent être grisés par le digital… Je suis convaincu qu’il faudra une présence humaine et un déploiement de compassion accrus au fur et à mesure que la technologie progressera.
Pour quelle.s raison.s ?
La technologie reste un outil mais ne doit pas dédouaner le soignant de sa capacité d’écoute, de compréhension du contexte du patient, dans la motivation et la confiance qu’il transmet. Tout cela n’est pas « digitalisable ». Pour autant, il y a des tâches rébarbatives que la technologie permet de réaliser. Si une dame de 80 ans a fait 30 kilomètres pour venir chez son audioprothésiste et s’aperçoit en rentrant chez elle que le son est un peu trop fort, pouvoir se connecter pour diminuer un peu ses appareils sans qu’elle revienne, est une bonne chose. En revanche, il y a une dérive évidente si l’on évoque l’idée d’appareiller tout le monde à distance sans voir les personnes.
Suite de l’interview de Stéphane Laurent à lire dans L’Ouïe Magazine n°79.