Ouïe Magazine
Publié le 04/12/2018

Le responsable du projet ‘‘Universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique’’ pour les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé, est venu s’exprimer devant la foule d’audioprothésistes présents à l’EPU, vendredi 30 novembre. Il a apporté un éclairage global sur la réingénierie et la méthodologie envisagées.

 

En préambule de la traditionnelle réunion d’information commune UNSAF/CNA, Stéphane Le Bouler a donné des précisions sur la future universitarisation de la formation en audioprothèse. Pour l’heure, les travaux en sont encore à l’état des lieux et aux consultations, mais les choses pourraient aller vite à partir du moment où le projet de réforme sera arrêté.

Les grands principes de l’universitarisation

Stéphane Le Bouler a d’abord rappelé qu’un important train de réformes est engagé pour les cursus médicaux et paramédicaux, qu’une suppression de la PACES a été annoncée et que des évolutions des numerus clausus sont prévues. « Tout cela constitue un ensemble assez touffu, auquel s’ajoutent les processus nouveaux impulsés par l’adoption du ‘‘100 % santé’’, a-t-il expliqué. Les réflexions en cours sur les différentes formations possèdent des points communs, notamment : la volonté d’instaurer plus de transversalité et de fluidité entre les cursus, aujourd’hui souvent conçus en silos étanches ; la prise en compte de la recherche dans les formations et dans la pratique des métiers ; les droits et le bien-être des étudiants ; la régulation territoriale. » Les écoles d’audioprothèse étant rattachées aux universités, ce sont plutôt des questions pratiques qui se posent pour l’avenir : garantir l’accès des étudiants aux services universitaires quand l’école n’est pas dans la même ville, assurer l’implication des formations en audioprothèse dans la gouvernance des facultés…

Questions d’admissions

Stéphane Le Bouler a précisé que le calendrier d’arrivée sur Parcours Sup était défini : toutes les formations doivent intégrer la plateforme pour la rentrée 2020. Chaque filière doit se (re)poser la question des modalités d’admission : concours, dossier avec entretien… « En audioprothèse, l’hypothèse de basculer sur une admission entièrement sur dossier ne sera pas retenue, car cela ne correspond à aucune demande, a indiqué M. le Bouler. Nous sommes en train de discuter dans un très bon esprit avec la profession, je ne doute pas de notre capacité à aboutir dans des délais proches. Les responsables des 7 écoles travaillent à l’harmonisation des conditions d’admission et de la formation. Nous aimerions que la réflexion conduite en audioprothèse ne soit pas complètement différente de celle menée par les orthophonistes, orthoptistes, ergothérapeutes, psychomotriciens et pédicures-podologues, afin d’avoir un paysage des formations lisible pour les lycéens et les étudiants en réorientation. »

Réingénierie du diplôme

Selon Stéphane Le Bouler, les réflexions passées concernant la réingénierie ont été conduites dans un cadre « très rigide et embolisant ». Les référentiels de formation étaient définis dans le moindre détail au niveau national avant de s’imposer aux acteurs de terrain. Une nouvelle approche a récemment été expérimentée pour la formation des infirmiers en pratique avancée : « On a établi un cahier des charges relativement léger au plan national, adopté par voie réglementaire, et on a laissé aux universités le soin de proposer des maquettes de formation en fonction de leurs ressources locales. Ces maquettes ont ensuite été accréditées par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Cette méthode a permis d’agir dans des délais extrêmement rapides. L’intention des ministères est de s’inspirer de ce nouveau modèle pour reprendre le référentiel de formation en audioprothèse. » Aucune date n’est encore avancée quant au lancement de cette refonte. « Une fois qu’on aura déclenché, ça pourra aller vite et surtout ce fonctionnement permettra d’être beaucoup plus flexible dans le temps : on pourra réviser de façon régulière le référentiel. » Stéphane Le Bouler n’a pas été en mesure de préciser si cette réingénierie déboucherait sur l’attribution du grade licence au diplôme, celle-ci se décidant au cas par cas pour les formations en 3 ans réingéniées.

Démographie de la formation et de la profession

La revalorisation de la prise en charge des aides auditives dans le cadre du ‘‘100 % santé’’ repose avec plus d’acuité la question de la « régulation quantitative des professionnels en formation sur le territoire » : « il faut se préoccuper de la façon dont les effectifs en formation permettront de répondre demain, globalement et territoire par territoire, à une demande potentiellement croissante », a indiqué Stéphane Le Bouler. Questionné sur le délicat sujet des professionnels diplômés à l’étranger mais n’ayant pas un niveau de formation équivalent à celui dispensé en France, il a estimé qu’il fallait « sophistiquer en permanence l’approche des besoins de formation, la prise en compte de la mobilité des étudiants, des flux entrants et sortants… C’est dans un double jeu sur la qualité de la formation et sur la régulation des effectifs par rapport aux besoins concrets des territoires que l’on pourra réguler ou contrer les apports extérieurs malencontreux. »

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