La manifestation désormais intitulée « La Semaine du son de l’Unesco » se tiendra à Paris du 20 janvier au 2 février 2020, puis partout en France. Son programme a été dévoilé aujourd’hui.
« Le monde s’écoute d’abord », a rappelé Christian Hugonnet en ouverture de la conférence de presse de présentation. Cette 17e édition revêt un caractère particulier car elle est désormais officiellement placée sous l’égide de l’Unesco, à la suite d’une décision unanime du Conseil exécutif de cette organisation, en date du 25 octobre 2019. Pour rappel, une résolution issue de la Charte de la Semaine du son, conçue et rédigée par l’association, a été adoptée, il y 2 ans, par la Conférence générale de l’Unesco (195 Etats membres).
Pour 2020, le programme a été présenté par Christian Hugonnet, président fondateur de la Semaine du son (en photo), entouré notamment du sous-directeur général pour l’information et la communication de l’Unesco, Moez Chakchouk, de Mme Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission Culture, éducation, communication du Sénat, et de la nouvelle ambassadrice, déléguée générale de la France à l’Unesco, Véronique Roger-Lacan. Des représentants de l’Argentine et du Liban ont également pris la parole. Ce dernier pays a organisé sa 1ère Semaine du Son, en mai, rejoignant ainsi 10 autres pays organisateurs (hors France). « Au-delà des textes adoptés par notre institution, l’important est que nous avons réussi à convaincre tous les États membres de l’importance de prendre en compte la dimension sonore, a déclaré Véronique Roger-Lacan. A l’Unesco, nous avons 6 langues de travail, nous utilisons énormément de micros, de casques… Et le son est épouvantable. Nous avons, nous aussi, du chemin à faire ! »
Des événements pour toutes les oreilles
Les temps forts de la Semaine du son de l’Unesco, à Paris, couvriront les 5 champs de l’événement : environnement sonore, santé auditive et santé en général, enregistrement et production sonore, rapport image et son et, enfin, expression musicale.
La soirée d’ouverture, le 20 janvier, sera assurée par la marraine de la manifestation pour 2019, Rokia Traoré, auteure, compositrice et interprète, qui proposera un concert conçu pour l’occasion, à l’Unesco. Il sera retransmis par la chaîne Mezzo dans 80 pays.
Mardi 21 janvier, une table ronde intitulée « Le bruit aux pauvres, le silence aux riches ? » verra dialoguer, entre autres, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, titulaire de la chaire Humanité et santé au Conservatoire national des arts et métiers, et Rokia Traoré, au Collège des Bernardins.
Mercredi 22 janvier, l’habituel forum des formations supérieures aux métiers du son (7e édition) se tiendra à la Femis, avec pour grande nouveauté, la présence des écoles d’audioprothèse. Le soir, le professeur Paul Avan, directeur de l’unité Inserm de Biophysique neurosensorielle à l’université de Clermont-Auvergne sera le modérateur d’une table ronde sur l’impact des basses fréquences sur la santé, avec Christophe Micheyl directeur de recherche chez Starkey, Benoît Pouyatos et Thomas Venet, tous deux de l’Institut national Recherche et sécurité (INRS).
Jeudi 23 janvier, sur le thème « Penser ensemble le son des villes », deux actions seront lancées à l’Unesco. D’une part un projet pilote d’aménagement de la place de la gare de Courbevoie : l’architecte Pablo Katz va accompagner la maîtrise d’ouvrage en amont pour intégrer la dimension sonore. D’autre part, un concours d’urbanisme sur le thème « 2068, place au son » sera ouvert pour les écoles supérieures de travaux publics et d’architecture.
Vendredi 24 janvier: remise des prix du 3e concours international « Quand le son crée l’image », en partenariat avec la CST et lancement de l’édition 2020, à partir d’une création sonore de Jorge Arriagada. Les concurrents doivent imaginer un film court à partir de celle-ci.
Samedi 25 janvier: conférence et démonstration sur la diffusion multicanale (et immersive) en salle ; Etienne Corteel, directeur scientifique chez L-Acoustics évoquera le bon dimensionnement et les bonnes pratiques permettant un rendu sonore de qualité à volume moindre.
Dimanche 26 janvier, concert et table-ronde à l’Unesco sur la pratique sonore des jeunes.
De plus, pour la 4e fois, un prix de la meilleure création sonore sera remis durant le Festival de Cannes, dans le cadre de la sélection Un certain Regard. Cette distinction parrainée et soutenue par le réalisateur Costa Gavras met en avant la dimension artistique de la bande son, et non seulement de la musique. Elle prend chaque année plus d’ampleur.
Les événements de mobilisation autour des enjeux du sonore se poursuivront ensuite en régions (programme sur le site) et en Belgique.