L’abaissement des remboursements sur la classe II, par certaines complémentaires santé depuis le 1er janvier, induit un reste à charge plus important qu’avant la réforme, s’indigne le syndicat des audioprothésistes.
Nombre d’audioprothésistes ont pu constater qu’une partie des Ocam a abaissé le niveau de ses prises en charge, sur les appareils de classe II, dans ses tableaux 2020. Les remboursements des aides auditives de classe II se trouvent alors en-dessous de ceux de la classe I, occasionnant un reste à charge plus important qu’avant l’entrée en vigueur du 100 % santé, voire nettement plus important en janvier 2020 qu’en décembre 2019. Ces décisions « restreignent le libre choix de son équipement par le patient, juge l’Unsaf dans un communiqué ce mercredi, ajoutant que : « de telles mesures, si elles se généralisaient, iraient à l’encontre des intérêts des déficients auditifs ».
Certaines complémentaires “contreviennent” à la réforme
Le syndicat des audioprothésistes liste plusieurs risques : une moindre observance, sachant que « les comparaisons internationales montrent que la meilleure observance est obtenue lorsque le patient a le choix de sa solution auditive ». Mais aussi, un risque économique : les audioprothésistes ont « accepté ces mesures d’égalité d’accès aux soins et ont consenti un effort économique qui ne peut être remis en cause par les assureurs complémentaires ». Cet équilibre serait mis à mal si la proportion d’aides auditives de classe I vendues en 2021 dépassait largement les 20 % (ratio ayant fait l’objet d’un consensus entre les pouvoirs publics et la profession).
Pour ces raisons, l’Unsaf estime que « quelques compagnies contreviennent à la promesse de mieux rembourser les aides auditives » et insiste donc sur « la nécessité d’un remboursement complémentaire minimal en classe II égal à celui de la classe I, modalité que certaines mutuelles ont déjà décidé d’appliquer en 2021. Le libre choix du patient, prévu dans les dispositions du « 100 % santé », doit être préservé pour assurer la réussite de la réforme ».