Edouard Philippe est venu, jeudi 27 février, prononcer un discours pour l’inauguration officielle de l’Institut de l’Audition dirigé par la Pr. Christine Petit, dans le 12e arrondissement à Paris.
L’ouverture d’un institut de recherche fondamentale et translationnel, au service de l’audition est sans conteste un événement historique. La naissance de l’Institut de l’audition a demandé un long labeur, mais s’annonce sous les meilleurs auspices. Sous l’égide de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, en intégrant des chercheurs de ces deux institutions mais aussi du CNRS, il relève d’un partenariat-public privé, s’ancre dans le territoire parisien (collaboration avec les équipes ORL de l’AP-HP) tout en s’inscrivant dans le paysage scientifique et médical français (coopérations avec les CHU régionaux) et abrite des projets tournés vers l’international. A terme il accueillera 130 collaborateurs dont 106 scientifiques répartis en 8 équipes de recherche.
Pour mémoire, l’Institut a d’abord germé dans l’esprit de Françoise Bettencourt-Meyers et de Jean-Pierre Meyers, qui ont créé la Fondation pour l’Audition dans ce but en 2015. “Ce qui motive la création de l’IDA, c’est le statut très spécifique de l’audition parmi les sens chez l’homme: on est au cœur de l’humain, il est indispensable pour la communication et la musique, qui est aussi un vecteur de cohésion sociale”, a expliqué le Pr. Christine Petit au cours de la présentation à la presse. Elle a également rappelé que la perte d’audition représentait “une atteinte à la faculté de communiquer qui entraîne isolement social, dépression, difficulté d’intégration professionnelle et est un facteur de déclin cognitif et même d’entrée dans la démence”. La création de l’Institut s’inscrit dans le contexte d’avancées scientifiques majeures dans la compréhension du système auditif, de sa constitution, du rôle des gènes et des des protéines, autrement dit du fonctionnement de “l’organe en termes moléculaires et à quoi correspondent ces atteintes qui conditionnent des pertes auditives”, a également précisé le Pr. Petit.
Christine Petit a fait part de sa fascination pour la beauté des images de la cochlée.
Une approche intégrative et translationnelle
“L’objectif de l’Institut est de promouvoir une démarche intégrative, de développer des méthodes innovantes de dépistage et de traitements, préventifs et curatifs, d’avancer dans la compréhension de l’intégration multi-sensorielle vue-audition et de continuer à explorer la plasticité des réseaux neuronaux”, a résumé la directrice de l’IDA, qui est appelé à devenir un centre d’excellence en recherche fondamentale. Il intégrera l’année prochaine le Centre de recherche et Innovation en audiologie humaine, physiquement situé dans les locaux de l’Institut Pasteur, et dirigé par le professeur Avan. Le Ceriah cherchera entre autres à mettre au point des outils diagnostics multiparamétriques, grâce à l’intelligence artificielle.
Et bien entendu l’Institut a également pour mission de contribuer au progrès des connaissances, en lien étroit avec les malentendants, leurs proches, les associations de patients “dans une vision partagée des diagnostics et des traitements”.
L’audition sous les feux des projecteurs
La présence du Premier ministre, Edouard Philippe, a donné à l’inauguration un retentissement d’autant plus important. Dans son discours, truffé d’humour et de références à Pasteur, il a souligné que ce seul nom suscitait “une immense fierté et un immense espoir chez les Français”. “L’audition est l’un des sujets majeurs dans la prévention de la perte d’autonomie sur lequel nous allons présenter une loi”, a-t-il déclaré avant de revenir sur la mise en place du 100% santé en audio. Il a également fait référence à l’article de Que Choisir en le résumant à: “les appareils complètement pris en charge ont une qualité équivalente aux modèles les plus chers”.