4 fédérations étudiantes s’associent à la Fnea pour dénoncer la pratique d’organismes de formations français qui se positionnent en partenaires d’écoles espagnoles : une façon de tenter de contourner le numérus clausus en audioprothèse.
La FNEO (Fédération nationale des étudiants en orthophonie), la FFEO (Fédération française des étudiants en orthoptie), l’UNAEE (Union nationale des associations des étudiants en ergothérapie) et l’ANEP (Association nationale des étudiants en psychomotricité) ont signé un communiqué commun avec la Fédération des étudiants en audioprothèse. Elles dénoncent ensemble une pratique qui se développe à la suite de l’entrée des écoles d’audioprothèse sur la plateforme Parcoursup, en prévision de la rentrée 2020. Certaines anciennes prépas au concours, désormais sans objet, « ont décidé de se reconvertir en proposant des programmes “d’accompagnement et d’optimisation à la formation audioprothésiste du diplôme espagnol”, à des coûts exorbitants, d’une durée maximale de 18 mois ». Concrètement, ces organismes signent des partenariats avec des établissements espagnols et fournissent à leurs inscrits les cours traduits sur une plateforme d’e-learning, explique la Fnea. Parcoursup reste aujourd’hui la seule voie d’accès au diplôme d’Etat d’audioprothésiste.
Formation sans agrément
Les fédérations d’étudiants des filières paramédicales déplorent cette situation à plusieurs niveaux. D’une part, le volume horaire de cette formation est insuffisant car « le minimum de 2000 heures exigé par la réglementation espagnole pour la délivrance d’un diplôme de technicien en audiologie n’est pas respecté ». Ensuite, parce que ces organismes dispensent sur le territoire français « une formation paramédicale sans agrément » en visant un public qui souhaitera ensuite exercer en France. La Fnea recense actuellement 3 établissements pourvoyeurs de ces pseudo-formations et observe que l’ouverture d’un quatrième est annoncée pour la rentrée prochaine à Marseille.
La fédération des étudiants audios rappelle avoir alerté les autorités compétentes, par le passé, sur « les dangers et la prolifération » de ces offres. Elle renouvelle ses mises en garde : « compte tenu du développement de ces établissements, la Fnea et les autres fédérations d’étudiants paramédicaux s’inquiètent d’une systématisation dans d’autres formations paramédicales. Nous demandons au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de faire cesser ces pratiques ».