En cette 23e Journée nationale de l’audition, l’association organisatrice a publié les résultats de son sondage annuel. Son constat est sans appel : l’audition des Français est toujours en danger.
L’enquête conduite comme chaque année par l’Ifop pour la JNA* devait cette fois répondre à la question : « Quel avenir pour les oreilles des Français ». Elle dresse un constat inquiétant quant à la santé auditive dans notre pays, avec cependant, une réelle prise de conscience de la part des répondants. 9 sur 10 incluent la bonne audition dans les gages de bonne santé, même si la moitié s’estime mal informée, notamment sur les acouphènes. Pourtant, seuls 21 % des sondés ont cherché à se documenter. De nombreux Français déclarent par ailleurs que les nuisances sonores ont des conséquences négatives dans leur quotidien : 51 % citent une perte de concentration, 49 % de la fatigue et de l’irritabilité, 40 % une gêne auditive…
La moitié des 15-17 ans ont déjà ressenti des acouphènes
L’enquête Ifop-JNA 2020 confirme la persistance de conduites délétères. La durée quotidienne d’écoute via casque ou écouteurs reste élevée : 1 à 2 heures pour 50 % des 15-17 ans et 2 à 3 heures pour 20 % de cette tranche d’âge. Parmi les moins de 35 ans, plus de 4 répondants sur 10 déclarent s’endormir avec les écouteurs, épisodiquement ou tous les soirs. En conséquence, plus du tiers des personnes interrogées et 51 % des 15-17 ans ont déjà expérimenté des sifflements, des bourdonnements ou une sensation d’oreilles bouchées suite à une écoute prolongée de musique ou de conversations téléphoniques au casque ou avec des écouteurs. Un chiffre en augmentation : il y a 3 ans, ils n’étaient « que » 31 %. Par ailleurs, 6 sondés sur 10 évoquent des difficultés à suivre des conversations au restaurant, dans la rue ou en famille, et 63 % des lycéens et étudiants ressentent ce type de gêne dans leur établissement.
L’association tire la sonnette d’alarme
Elle met en garde sur le fait que l’audition reste peu surveillée : 36 % des personnes ayant déjà ressenti des acouphènes n’ont jamais fait de bilan auditif chez un ORL. Sur l’ensemble de la population, ce chiffre grimpe à 49 %. Devant cet inquiétant constat, l’organisation interpelle donc les pouvoirs publics, estimant qu’ils devraient insuffler une nouvelle dynamique. Dans son manifeste « 2020-2030 : une nouvelle vision stratégique de santé », la JNA liste les défis à relever – notamment : intégrer l’audition aux indicateurs de sécurité sanitaire ou reconnaître les acouphènes comme handicaps auditifs invalidants – et lance une pétition en ligne pour soutenir ces propositions.
*Enquête menée du 31 janvier au 3 février 2020 auprès d’un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.