Bien que les audioprothésistes entrent dans la catégorie des services essentiels, la Direction générale de la santé leur a demandé de reporter les soins non urgents. Constatant l’impossibilité de disposer largement de protections adéquates, le Syndicat des audioprothésistes a publié hier soir une note précise sur les conduites à tenir pour assurer la continuité des soins.
Les autorités publiques n’étant pas en mesure de fournir des gants, des masques et du gel hydroalcoolique en quantités suffisantes, l’Unsaf conseille aux audioprothésistes de « se limiter aux services possibles sans ces protections ». Reprenant les principes adoptés par l’AEA (European Association of Hearing Aid Professionnals), sa note liste 4 étapes, la dernière n’étant envisageable qu’avec les protections en question.
Respect du confinement
Les principales mesures que l’organisation professionnelle souhaite voir appliquer partout sont celles propres au confinement : fermeture des centres, affichage sur la devanture d’un numéro d’appel, de portable (pour les sms) ou d’un courriel, annulation par téléphone de tous les rendez-vous des prochaines semaines, prolongation des périodes d’adaptation en cours, mise au chômage partiel des collaborateurs… A ce propos, même si les audioprothésistes peuvent déroger à l’obligation de fermeture au public, le recours au dispositif d’activité partielle est tout à fait possible.
Tri téléphonique
Pour la continuité des soins, 4 « étapes » sont distinguées. Tout d’abord le tri téléphonique des situations : réponses et conseils, pour les piles, envisager l’envoi par la poste. Pour les pannes importantes et les cas particuliers (jeune enfant, patient sans appareil fonctionnant), les décisions doivent être prises par l’audioprothésiste DE au cas par cas.
Deuxième étape, « effectuer le repérage Covid-19 par téléphone, par courriel ou sms » en posant des questions simples : le patient est-il fébrile ? A-t-il des symptômes respiratoires ? A-t-il été en contact avec un cas confirmé de Covid-19 dans les 14 derniers jours ? Dans l’affirmative, « ne pas fixer de rendez-vous et le reporter après confirmation que le patient est à nouveau en bonne santé ».
Intervention sans contact
L’« étape 3 » envisage le cas d’une intervention de l’audioprothésiste sans protection particulière : pour une réparation urgente, par exemple, le patient dépose son ou ses appareils « sans contact ou à la porte du centre sur un plateau » et vient les récupérer sur rendez-vous, dans les mêmes conditions. Pour la prise en charge d’une panne en présence du patient en salle d’attente (débarrassée de tous les objets inutiles, magazines, stylos), l’Unsaf recommande la mise en œuvre de mesures d’hygiène très strictes : un seul patient à la fois, utilisation par l’audioprothésiste de gants à usage unique, lavage des mains du patient à la solution hydroalcoolique, désinfection systématique des plans de travail, poignées de porte, etc., distance sociale supérieure à 1 mètre, aération…
Rendez-vous urgent avec protections
L’« étape 4 » considère la possibilité de recevoir un·e patient·e en rendez-vous avec toutes les protections nécessaires : « après le tri, le patient et l’audioprothésiste peuvent entrer dans la cabine d’appareillage à condition de se désinfecter les mains, de porter des gants et un masque médical. Aucun accompagnateur ne sera autorisé […] sauf appareillage pédiatrique ».