Ouïe Magazine
Publié le 16/04/2020

Depuis le début du confinement, le fabricant constate, dans ses échanges avec ses clients, un regain d’intérêt pour la téléaudiologie. La formation à distance sur TeleCare, proposée mardi 14 avril, a réuni de nombreux participants, alors qu’elle avait été annoncée au dernier moment. Mikaël Ménard, docteur en acoustique chargé de la formation et Sylvain Rigouleau, directeur des ventes, nous en disent plus sur la solution de suivi et d’accompagnement à distance de Signia.

Pour répondre à quels besoins TeleCare a-t-il été pensé ?

 

Mikaël Ménard : Il y a près de 4 ans, nous avons développé un outil de téléaudiologie qui accompagne l’audioprothésiste dans sa démarche d’appareillage. Nous sommes partis de deux constats. De plus en plus de patients sont connectés et, à long terme, ils seront toujours plus nombreux à vouloir utiliser la connectivité de leurs appareils. Deuxième constat, la demande de services à distance, de téléassistance, est de plus en plus importante dans tous les domaines. Il ne faut pas rester à l’écart de ce mouvement. Avec TeleCare, nous avons créé un outil de suivi et d’accompagnement à distance, qui ne se limite pas aux réglages à distance. Tout en anticipant les évolutions de marché, nous voulions le système le plus simple possible, afin qu’il s’intègre parfaitement dans l’utilisation quotidienne du patient, tout en étant ambitieux du point de vue de ses fonctionnalités.

 

Comment fonctionne-t-il concrètement ?

 

M.M. : Côté patient, tout passe par l’application Signia App, disponible sur Mikael Ménard Signia TeleCareiOS et Android, qui offre de nombreuses possibilités : changer de programme et régler le volume, un outil pour se former, des exercices pour se réapproprier son audition, une mesure de la satisfaction, un tchat, les appels visio, la prise de rendez-vous en ligne… L’appli centralise toutes les fonctionnalités nécessaires pour le patient. Ce système est disponible pour toutes les aides auditives, même non équipées de Bluetooth, seul le type de fonctionnalités disponibles diffère.

Côté audioprothésiste, TeleCare se présente d’une part sous la forme d’un portail internet auquel il peut se connecter pour suivre ses patients d’un PC, d’une tablette, de son portable… Avec ce système, l’audioprothésiste a accès au Data Logging pour suivre l’activité des aides auditives de son patient, une excellente base de travail pour améliorer l’adaptation du malentendant à ses appareils. TeleCare peut d’autre part être accessible directement à partir du logiciel de réglage Connexx, lequel centralise désormais les fonctionnalités principales de TeleCare. L’audioprothésiste peut alors prendre la main sur les appareils et effectuer des ajustements en direct, le téléphone du patient devenant alors l’interface de connexion. Cette dernière solution n’est possible qu’avec les aides auditives Bluetooth, mais même sur les appareils plus anciens, des réglages à distance sont possibles et, dans la majorité des cas, c’est tout à fait suffisant pour répondre aux besoins immédiats.

Actuellement, nous en sommes à la 3e version de TeleCare, nous proposons des nouveautés chaque année, nous en avons encore en préparation pour que le système puisse à l’avenir servir en quelque sorte d’assistant.

 

 

Comment le confinement change-t-il la perception des réglages à distance ?

 

Sylvain Rigouleau : Tout d’abord, il ne faut pas croire que la téléaudiologie Sylvain Rigouleau TeleCare Signia vienne se substituer au travail de l’audioprothésiste. Ce type de système, et donc TeleCare, a été développé non seulement pour accompagner le professionnel de santé mais aussi pour répondre à la demande de nouvelles générations de malentendants, qui ont moins de besoin ou de temps pour se rendre chez leur audioprothésiste. Nous n’imaginions pas alors l’ampleur que cela pouvait prendre. TeleCare a également été développé pour aider les audioprothésistes à se différencier en apportant une dimension high tech et moderne à leur prise en charge pour renforcer la confiance des patients. En cette période de confinement, où le maintien du lien est plus que jamais essentiel, il est important de rappeler que TeleCare peut être activé sans faire revenir le patient en cabine et totalement gratuitement (tant pour l’audio que pour le patient).

Demain, avec la reprise, si un audioprothésiste se trouve limité en masques, gants ou gel hydroalcoolique, c’est la solution idéale pour garder le contact nécessaire au suivi de ses patients : il peut prendre des nouvelles via le tchat ou l’appel visio, l’utiliser comme un outil de rapprochement tout en respectant la distanciation sociale. A l’occasion de la reprise, nous pensons également que beaucoup de patients vont souhaiter revenir dans les laboratoires, ce qui va représenter un enjeu tant en termes d’organisation que de business pour les professionnels. Les centres vont devoir prioriser, rationnaliser les rendez-vous. Une étude menée en 2017 au Brésil sur 5000 patients et 80 audioprothésistes a montré que TeleCare permettait de réduire de 35 % le nombre de visites – ce sont celles qui concernent des petits réglages notamment – mais aussi de faire baisser de 20 % le taux de retour des appareils. Le système va donc permettre d’aider les audios à se réorganiser en gérant une partie des demandes à distance, se concentrant ainsi sur les rendez-vous qui demandent une première rencontre en labo ou les autres responsabilités qui leur incombent. Cette nouvelle organisation sera d’autant plus importante qu’en janvier 2021 l’entrée en vigueur complète du 100 % santé va induire une croissance du marché et une demande plus importante en particulier sur la classe I. Les audios doivent s’y préparer. TeleCare va leur permettre de rationaliser leur temps et de bien suivre leurs patients.

 

Qu’apportent les appels visio « en plus » ?

M.M. : Au-delà de l’aspect plus chaleureux, cela permet à l’audioprothésiste de voir les appareils, de constater qu’un embout ou un tube est bouché, ou encore de visualiser l’aide auditive sur l’oreille pour éventuellement réexpliquer à son patient comment elle doit être positionnée.

 

Quels sont les prérequis pour utiliser TeleCare ?

M.M. : Il faut que le patient ait un appareil compatible (ils le sont quasiment tous) et un smartphone. Je n’ai pas l’impression que les patients soient réticents à utiliser leurs appareils auditifs avec leur smartphone, à partir du moment où ils en ont un : on le voit par le taux de téléchargement de notre appli, il y a un vrai engouement. Il faut faire en sorte que les audioprothésistes soient à même de leur proposer d’utiliser cet outil.

S.R. : Il faut que les audios aient confiance dans son utilité. Actuellement les patients ne savent pas ce que TeleCare peut leur apporter. Le confinement actuel fait que les audioprothésistes se tournent vers cette solution et l’envisagent bien plus comme un outil d’avenir.

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