Considérant que la crise sanitaire a révélé le manque d’attention porté au grand âge dans notre société, le Syndicat national des audioprothésistes inscrit ses propositions autour du 100 % santé dans les annonces gouvernementales récentes concernant la dette sociale et l’autonomie.
Les spécificités du Covid-19 ont agi comme un révélateur du manque d’attention et de moyens accordés à la prise en charge des personnes très âgées. L’Unsaf adhère à ce constat, exprimé par de nombreux observateurs ces derniers jours. Des décisions gouvernementales ont d’ores et déjà été annoncées dans ce domaine, notamment la création d’une 5e branche de la Sécurité sociale, dédiée à l’autonomie, solution maintes fois envisagée mais toujours repoussée. En conseil des ministres du 27 mai, un projet de loi et un projet de loi organique ont été présentés sur la dette sociale et l’autonomie : ils prévoient la création de cette nouvelle branche pour prendre en charge « le 5e risque » ainsi qu’une nouvelle source de financement (en basculant une partie de la CSG, aujourd’hui dédiée au remboursement de la dette de la Sécurité sociale, à partir de 2024). Un rapport gouvernemental précisant ces deux points devra être remis au Parlement d’ici fin septembre, avant examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
L’audition : un sujet majeur de la prévention de la perte d’autonomie
Dans un communiqué publié ce jour, l’Unsaf s’inscrit dans ce contexte politique et législatif. Les audioprothésistes sont sans conteste parmi les professionnels de santé, qui prennent en charge des patients particulièrement âgés. « Nous considérons que notre profession joue un rôle actif dans la prévention de la perte d’autonomie », avance le syndicat, qui souscrit pleinement à la stratégie gouvernementale « Vieillir en bonne santé 2020-2022 », annoncée en janvier dernier. Le Premier ministre Edouard Philippe avait d’ailleurs estimé, dans son discours d’inauguration de l’Institut de l’Audition, que « la question de l’audition constitue un des sujets majeurs de la prévention de la perte d’autonomie ». Cette déclaration traduit la prise de conscience, par les pouvoirs publics, de l’importance du sujet.
Aménager le 100 % santé pour prendre en compte le « 5e risque »
Cependant, « nous avons appris début mai que les audioprothésistes ne bénéficieraient pas d’une aide de l’Assurance maladie […] Nous sommes surpris que, parmi les professions qui assurent des soins à la population, ce soient celles qui pèsent le moins sur les comptes de la sécurité sociale qui soient les moins accompagnées », déplore l’Unsaf. Aussi considère-t-il que la réforme 100 % santé doit être adaptée « pour que les professionnels de l’audition puissent retrouver rapidement un niveau d’activité normal et que les patients évitent tout retard préjudiciable de prise en charge ». Et l’organisation rappelle ses 5 propositions, énoncées lors de sa conférence de presse la semaine dernière : mettre en place un même plancher de remboursement pour les 2 classes d’appareils, avancer l’application totale du 100% santé à juillet, instaurer un tiers payant généralisé et simplifié chez les audioprothésistes, prolonger la possibilité de primo-prescription par les généralistes au-delà du 1er septembre et rehausser le plafond de remboursement pour les moins de 20 ans.