Le dernier congrès de la SFORL s’est déroulé à distance par nécessité, mais ses organisateurs en tirent des enseignements pour l’avenir. Alexis Richard, directeur exécutif de la SFORL, brosse pour L’Ouïe Magazine les contours des formats, en virtuel ou présentiel, que pourraient adopter les évènements professionnels dans les mois et années à venir.
Quel bilan quantitatif tirez-vous de ce 1er congrès virtuel ?
Nous avons eu 2 300 inscrits. Sur un congrès classique nous en avons entre 2500 et 2600 (tous les inscrits ne se déplacent pas car l’entrée est gratuite pour nos membres). Sur deux jours, nous avons eu 1 600 visiteurs uniques, qui ont généré 27 000 clics. En moyenne, un participant a visionné un peu plus de 15 sessions.
Vous avez opté pour des formats courts…
Nous avions une vraie volonté de ne pas confondre ce congrès virtuel avec un évènement en présentiel : le mode de consommation est radicalement différent. La plupart des sessions faisaient 15 minutes, les plus longues 30 et certaines 7 minutes. Celles qui ont fait le plus de vues, 400 à 500 pour les meilleures, sont les plateaux télé et c’est normal : nous les avons pensés pour être agréables à regarder, dynamiques et sur des thématiques choisies avec soin. Dans un congrès « normal », il serait très difficile de remplir simultanément deux salles de 400 places ! Et les contenus resteront consultables pendant un an pour nos membres.
Quelles conclusions en tirez-vous ?
Nous sommes particulièrement contents d’avoir réussi à générer de la valeur et du contenu scientifique, pour nos membres. La mission première d’une société savante est d’apporter du contenu et de la formation à sa communauté. Il était pour nous inenvisageable de ne rien proposer dans ces temps difficiles. Aujourd’hui, nous avons, au sein du CA de la SFORL, la conviction que le présentiel a malgré tout encore un bel avenir devant lui : les médecins vont continuer à se déplacer, se rencontrer… Mais ce congrès virtuel, et son succès, nous ont ouvert de nouvelles perspectives sur la façon d’organiser les formations.
Partant de ces constats, quelles évolutions envisagez-vous pour le prochain congrès ?
Nous travaillons déjà à un format hybride, mi-présentiel et mi-virtuel. Nous souhaitons concilier tous les bénéfices d’un congrès physique (échange et convivialité) avec tous les avantages du virtuel, et notamment permettre aux ORL qui auront plus de difficultés pour se déplacer, de pouvoir bénéficier du contenu scientifique. Nous serons très prochainement en mesure de présenter notre stratégie congrès 2021 qui va apporter encore son lot d’innovations.
Côté exposition virtuelle, quel est le bilan ?
Tout d’abord nous tenons à remercier chaleureusement tous nos partenaires qui nous ont accompagnés sans faiblir dans l’organisation de ce premier évènement virtuel dans le monde ORL. Nous sommes très satisfaits des résultats tant au niveau de la visite de l’exposition virtuelle que des taux de participation aux symposia proposés par les partenaires.
Dans le sillage de l’annulation de l’Otoforum, la Journée de l’audition est une nouvelle fois repoussée. Qu’en adviendra-t-il ?
Nous avons décidé de reporter l’évènement physique à octobre 2021, dans la continuité du congrès de la SFORL, comme c’était initialement prévu. Mais en avant-première de cette Journée de l’audition nous allons préparer 2 sessions. La première, consacrée au parcours de soin à l’heure du 100% santé, avec Bernard Fraysse et Christophe Vincent, en format plateau télé virtuel. Et une autre que nous allons co-construire avec le SDA sur « Mieux entendre pour bien vieillir », qui sera très certainement proposée dans le cadre du congrès des audioprothésistes, les 19 et 20 mars. Ces deux sessions seront vraiment tournées vers l’objectif final, cette Journée de l’audition, qui consiste à accueillir ensemble des généralistes, des audioprothésistes, des ORL, des orthophonistes, tous les spécialistes qui touchent à l’audiologie, pour traiter les sujets d’actualité à l’heure du 100 % santé.
L’Otoforum reporté à mars 2021
Le forum présentiel n’aura pas résisté aux nouvelles mesures de prévention sanitaire. L’Otoforum prévu à Marseille les 20 et 21 novembre se tiendra finalement, dans la
même ville, les 19 et 20 mars 2021.