Un très récent numéro d’Etudes et résultats de la Drees fait le point sur le reste à charge après AMO en 2017. Il en ressort que l’âge est le principal déterminant : le RAC atteint en moyenne 1 000 euros annuels chez les plus de 85 ans, presque trois fois plus que pour les 36-40 ans.
Il est assez rare que les statistiques publiques individualisent les dépenses ou les remboursements en audioprothèse. C’est l’un des intérêts majeurs de cette publication que la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, qui évalue le reste à charge après AMO (et avant AMC) en 2017, notamment en dentaire, optique et audio, les trois secteurs concernés par la réforme 100% santé. Sa conclusion générale est que 1 % des personnes ont RAC supérieur à 3 700 euros, pour une moyenne de 5 400 euros, dont près de 3 000 euros de liberté tarifaire, avec un extrême (1 pour mille) exposé aux restes à charge les plus élevés, dépassant 7 600 euros. Ce sont notamment les personnes âgées qui sont concernées. En moyenne, le RAC après AMO est d’environ 620 euros et après AMC d’environ 220 euros.
Les plus de 85 ans dépensent en moyennes 100 euros par an pour leurs aides auditives
Les dépenses de santé augmentent avec l’âge et le reste à charge également mais moins vite, car la part remboursée par l’Assurance maladie est plus importante (80 % chez les 41-45 ans, 90 % chez les plus de 85 ans, notamment du fait du nombre de personnes atteintes par des affections longue durée, entièrement prises en charge). En 2017, la Drees constate le poids du RAC pour les postes de dépenses concernés par le 100 % santé : « les soins en optique, dentaire et aides auditives représentent 3 % des dépenses de santé des plus de 85 ans, mais 22 % de leur reste à charge » car ils sont moins bien remboursés et qu’il existe une liberté tarifaire. Côté aides auditives, la dépense augmente à partir de 50 ans et atteint plus de 100 euros par an en moyenne chez les plus de 85 ans.
Zoom sur le 0,1 % supportant les plus forts restes à charge
La Drees distingue 5 profils de patients dans ce cas, classés en fonction de leur consommation de soins hospitaliers et/ou de ville et de leurs recours à des actes avec des dépassements élevés. Parmi le millième de personnes supportant les restes à charge après AMO les plus élevés, environ un quart correspond au profil-type de la patientèle des audioprothésistes : des 50-75 ans « dont la consommation en soins est ponctuée par des actes prothétiques dentaires ou des achats d’audioprothèse avec des dépassements élevés ».
*Pour 1 % des patients, le reste à charge après assurance maladie obligatoire dépasse 3 700 euros annuels, Raphaële Adjerad et Noémie Courtejoie, Études et Résultats, n°1171, Drees, novembre 2020.