L’audioprothésiste, vice-président du CNA, a présenté au cours de la table ronde santé de la Semaine du son, un dispositif clé en mains qui permettra bientôt aux audioprothésistes d’informer facilement le grand public sur ce qu’est réellement le son.
La Semaine du son travaille depuis plusieurs années à la création d’un dispositif permettant aux audioprothésistes de rendre la notion de décibel aussi accessible que celle de degré Celsius. Ce projet s’inscrit dans un objectif plus grand, celui de la résolution de l’Unesco intitulée « L’importance du son dans le monde actuel : promouvoir les bonnes pratiques ». Pour présenter ce nouvel outil, Arnaud Coez a souligné que la définition complexe du degré Celsius est quasi inconnue dans le grand public, ce qui n’empêche personne d’utiliser cette unité dans sa vie quotidienne : « à l’annonce d’une température, on est capable d’adapter son comportement à la situation ». A l’inverse, le niveau de danger d’une exposition sonore, par exemple, est généralement inconnu des citoyens, alors même que les affichages de décibels se multiplient (électroménager, lieux diffusant de la musique amplifiée, etc.). Il est donc nécessaire d’établir « une correspondance vécue » entre un niveau de décibels et ce que l’on ressent, a expliqué l’audioprothésiste.
« Les professionnels de santé les plus à même de permettre la diffusion de cette information sont probablement les audioprothésistes qui sont répartis de façon assez homogène sur l’ensemble du territoire national, d’un accès facile, qui ont des connaissances en acoustique et un relationnel agréable avec les gens qu’ils ont l’habitude de traiter »
Arnaud Coez
Un dispositif audiovisuel
Le Collège national d’audioprothèse engage les audioprothésistes à participer à des sessions d’information publiques afin de rendre les décibels aussi courants que les degrés Celsius. Pour ce faire, la Semaine du son est en train de mettre la dernière main à un support, qui sera mis à la disposition des audios, dès que la situation sanitaire permettra de nouveau les réunions. L’entreprise Starkey est partenaire de ce projet, notamment par l’implication du directeur de son université, Guillaume Allermoz. Le dispositif se présente sous la forme d’un diaporama destiné à amener les participants à appréhender différentes ambiances sonores et à savoir comment réagir efficacement s’ils se sentent agressés par un son.
Parmi les démonstrations proposées figurent :
- La perception de l’environnement sonore, par le biais de la réverbération : faire remarquer le son qui suit un claquement de mains.
- Une réflexion sur le silence au travers de la question : quel est le niveau sonore d’une salle « silencieuse » ? Le but de cette expérience est d’amener tous les participants à télécharger une appli sonomètre sur leur smartphone.
- Une prise de conscience des sons que l’on émet soi-même, à travers la voix : combien de décibels quand on chuchote, qu’on parle à mi-voix, qu’on déclame.. ?
- Une approche de la notion de « paysage sonore » par la diffusion d’un son généralement jugé agréable (bruit des vagues) avant d’y ajouter des distracteurs (personne au téléphone, moteur, musique, etc.).
La Semaine du son a initié un partenariat avec la société Yamaha, qui mettra à disposition des enceintes et micros aux audioprothésistes désireux de réaliser ce type de d’animations en public. « Le but de ces présentations est que chaque citoyen puisse être conscient des niveaux sonores afin de mieux les maîtriser, de s’approprier la notion de décibel pour créer l’environnement dans lequel il souhaite vivre et qu’il souhaite léguer aux générations futures », a conclu Arnaud Coez.