Ouïe Magazine
Publié le 01/02/2021

Même « participatif », un manager reste un manager. Sa principale différence avec un manager classique est le circuit de prise de décision. Entretien avec Laure Letellier, consultante spécialisée en audit et management du changement, auteure de deux ouvrages sur le sujet*.

Pouvez-vous nous définir le management participatif ?

Ce mode de management se distingue du management traditionnel directif – pour ne pas dire autoritaire – dans  le sens où il s’appuie sur la collaboration : le salarié n’est plus un exécutant, mais un collaborateur responsable auquel on délègue des tâches. Lorsqu’il y a une décision à prendre, on lui demande son avis. Lorsqu’un collaborateur réussit quelque chose, on le complimente. Implication et reconnaissance sont les deux piliers du management participatif. Au-delà de la relation individuelle, il s’agit également de créer un esprit d’équipe, sans favoritisme ni « chacun pour soi », et sans concurrence entre individus. C’est un équilibre délicat.

Vous expliquez dans votre livre que le manager participatif reste maître à bord…

Oui, bien sûr ! Le manager est celui qui va trancher après avoir consulté ses équipes (non sans expliquer pourquoi il a finalement retenu telle ou telle idée…) puis qui va suivre la mise en oeuvre. Le management participatif n’est pas un management qui délègue et se désintéresse. Ce n’est pas non plus un management par référendum.

Quels sont les écueils à éviter ?

Confier des tâches, mais sans suivi derrière. Cela est très mal perçu, notamment des jeunes générations qui ont besoin d’avoir un retour pour progresser et grandir dans le métier. A défaut, ces jeunes iront voir ailleurs car ils sont volatiles. Un autre écueil est que le manager se sente dépossédé de son pouvoir et réagisse par de l’hypercontrôle. Enfin, il arrive que certains salariés paniquent à l’idée de prendre des responsabilités. Pour un manager dont ce n’est pas la culture, une formation est parfois nécessaire. Devenir un manager participatif, cela s’apprend.

*« Management participatif – La coopération au service de la performance » et « 60 fiches du management du changement » parus chez Ellipses.

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