Née entre 1995 et 2008, la génération Z arrive sur le marché du travail, notamment dans le secteur de l’audition. Ni mercenaires, ni revanchards, ces jeunes accordent beaucoup d’importance à leur épanouissement professionnel, mais aussi personnel. Le sociologue Daniel Ollivier* livre quelques clés pour mieux les comprendre.
A FAIRE
« Comprendre que le travail n’est pas leur seule priorité » : les « Z » placent sur le même plan réussite professionnelle et personnelle. Selon une étude de Daniel Ollivier, « 80 % d’entre eux ont une vision positive du travail et y voit une source d’épanouissement ». Pour autant, ces jeunes, qui sont pour beaucoup des enfants de divorcés, ne veulent pas tout sacrifier à leur job : « Ils ne quitteront pas leur poste pour gagner 10 % de plus si cela rallonge leur temps de transport », note par exemple le sociologue.
« Jouer carte sur table » : ce que les Z détestent ? Les jeux de pouvoir, le manque de transparence, les faux semblants… « Au moment de l’embauche, il faut être très clair sur le contenu de la mission, les attendus… Le jeune doit pouvoir s’engager en toute connaissance de cause. »
« Être dans une logique donnant/donnant » : lorsqu’ils se sentent écoutés et respectés, ces jeunes professionnels donneront le meilleur d’eux-mêmes. Pour cela, préférez les points informels toutes les semaines aux longues réunions. Sachez les stimuler en créant des animations, des quizz… Pour eux, le travail se décline sur un mode ludique.
« Accepter de les voir partir… et parfois revenir » : encore plus que les générations précédentes, la génération Z a une peur bleue de l’ennui. « Au bout de 3 ou 4 ans, certains auront l’impression d’avoir fait le tour et partiront », selon Daniel Ollivier. « Ne le prenez pas comme un manque de loyauté : pour preuve, ils n’hésiteront pas à revenir quand ils verront que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. » Sachez donc capter et relâcher quand il le faut ces « salariés boomerang ».
A NE PAS FAIRE
« Manager à l’ancienne » : vous pensez que le statut et l’ancienneté donnent le droit d’imposer ses points de vue ? Erreur. « On est face à une génération habituée à être écoutée et consultée, à exprimer ses émotions… Ce sont des animaux de communication à la puissance 10 », d’après Daniel Ollivier. Ce qu’il faut ? Un management personnalisé et participatif.
« Être intransigeant sur les horaires » : votre nouvelle recrue arrive systématiquement 5 mn en retard ? N’en faites pas un enjeu au risque de créer d’inutiles crispations. Dans l’échelle de valeur des Z, il ne s’agit pas d’irrespect, juste d’un détail.
« Vouloir acheter leur temps » : l’argent n’est pas le seul moteur de cette génération. A la question « qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? », les Z répondent à part quasi égale (un tiers par réponse) : « gagner plus », « avoir plus de temps », « avoir des avantages : abonnement à un club de sport, chèque vacances… ». Le temps libre arrive en tête, avec une légère avance.
*Sociologue, formateur, Daniel Ollivier est co-auteur du livre « Entreprise : les Z arrivent ! » paru en février 2021 et fondateur du cabinet Théra Conseil.