L’Association européenne des fabricants d’aides auditives (European Hearing Instrument Manufacturers Association – Ehima) a dévoilé hier les chiffres des ventes pour 2020, en très forte baisse.
Pour l’Ehima, la chute des ventes observée l’année dernière est historique : avec 14,12 millions d’aides auditives vendues en 2020, les volumes sont en chute de 17,2 % en lien évident avec la crise sanitaire. C’est une rupture après 5 années de croissance continue, respectivement + 5,7 %, + 6,6 % et + 6,4 % d’augmentation d’une année l’autre depuis 2017. Malgré cette évolution négative, l’Ehima tient un discours d’optimisme, estimant que « la demande de soins auditifs demeure intacte ». Sur ce plan, l’évolution observée sur 2020 en Europe est comparable à celle constatée aux Etats-Unis, où l’année s’est close sur des volumes en baisse de 18 %. Au Royaume Uni, une chute encore plus drastique s’est produite, supérieure à – 35 %, et l’année 2021 n’a pas débuté sous les meilleurs auspices, en raison d’une reprise épidémique notamment.
Une exception française ?
Dans ce contexte général, la France fait figure de rescapée, avec des volumes de ventes qui ont continué à progresser l’année dernière malgré le Covid et un début 2021 en forte croissance, avec l’entrée en vigueur du 100 % santé. Cette réforme est une première piste pour expliquer la résistance du marché français dans la crise sanitaire : le rattrapage au second semestre 2020 a été plus prononcé qu’ailleurs. Le système de prise en charge RO+RC français et l’amélioration progressive du remboursement des aides auditives depuis 2019 sont sans doute la deuxième clé d’explication. Enfin, passé le premier confinement, les audioprothésistes français, reconnus comme professionnels de santé, ont eu la possibilité de poursuivre leur activité de façon quasi-normale, sans subir de nouvelles fermetures et avec des règles de couvre-feu aménagées.