L’association Audition Solidarité a organisé sa première grande mission présentielle depuis début 2020. Sur 4 jours à Paris, une centaine de personnes malentendantes auront été reçues.
Deux groupes d’une quinzaine de salariés et bénévoles participent à cette grande opération, sur 4 jours et deux sites à Paris, l’hôpital Rothschild dans le 12e et la paroisse Saint-Marcel dans le 13e arrondissement. Et tous disent leur joie de reprendre les missions après plus d’un an d’interruption liée à la crise sanitaire et de voir des malentendants sortir transformés après appareillages. « Enfin sur le terrain, cela nous manquait… C’est un grand plaisir de pouvoir redémarrer ! », s’exclame Christine Bourger, audioprothésiste et présidente de l’association. Sur les deux premiers jours, 88 personnes en situation de précarité, sans aucune couverture sociale ou bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat, ont été reçues et évaluées. Audition Solidarité estime qu’au terme de la mission, une centaine auront été vues, orientées par des travailleurs sociaux, les permanences d’accès aux soins de santé (PASS)… Faire connaître les actions de l’association et toucher les publics concernés relèvent d’un long travail de fond, et de fourmis, mené tout au long de l’année.
Hélène Feuillie, orthophoniste
L’organisation est plus que rodée. A l’arrivée au bureau d’accueil, les bénéficiaires se voient remettre un livret dans lequel seront consignées les observations des différents professionnels rencontrés. D’abord le médecin ORL pour un bilan complet, assuré aujourd’hui par le Dr Sylvie Claudin. Le circuit peut s’arrêter là, après retrait d’un bouchon ou si aucun déficit n’est constaté. Suivent l’audiogramme avec un·e audioprothésiste, la prise d’empreinte et la fabrication d’embouts immédiatement (grâce à la présence d’un audioprothésiste spécialiste de leur fabrication, Georges Ormancey), l’appareillage et les réglages. Une orthophoniste bénévole est également présente : « Dans ces interventions ponctuelles, mon rôle est d’apporter des conseils sur la manipulation des appareils, des piles, sur ce que la personne peut ressentir en se retrouvant plongée dans un “bain sonore”, il s’agit de parler avec eux, de les rassurer, explique Hélène Feuillie. On assite à des réactions très touchantes : « c’est la première fois que j’entends ma voix », « c’est la première fois que je m’entends chanter »… ». Les profils des patients sont extrêmement divers, beaucoup de presbyacousiques bien sûr, mais aussi quelques enfants, de jeunes adultes, des publics migrants…
En temps normal, Audition Solidarité organisait des missions tous les 6 mois à Paris. Elle a ainsi pu suivre des patients sur plusieurs années, remplacer les aides auditives endommagées ou perdues, réadapter des appareils en cas d’évolution du déficit auditif. Un retour à l’hôpital Rothschild est d’ores et déjà prévu pour la fin septembre (dates à affiner). Par ailleurs, les rendez-vous solidaires se poursuivent dans les centres qui le souhaitent, parmi les 350 engagés auprès de l’association (soit environ 200 audioprothésistes mécènes en tout).
