A partir du 1er juillet, la FFTélécoms n’assurera plus les appels gratuits accessibles à destination des services publics et des services clients des entreprises, mais uniquement entre particuliers.
Dans 2 communiqués successifs, le Bucodes-SurdiFrance et Unanimes dénoncent la décision prise unilatéralement par la Fédération française des Télécoms (FFTélécoms) de limiter, à compter du 1er juillet, les appels pris en charge par le centre relais téléphonique (CRT) aux seules communications entre particuliers. Pour rappel, le CRT permet aux personnes sourdes et malentendantes de bénéficier d’une heure mensuelle gratuite d’appels accessibles via la LSF, la LfPC, une transcription écrite et autres interfaces adaptées. Il y a encore peu, la FFTélécoms s’enorgueillissait de la mise en œuvre de ce service en partenariat avec RogerVoice. Il s’agit d’une obligation introduite par la loi « pour une République numérique » en 2016.
Déjà alertés début juin, les parties prenantes impliquées dans le suivi du CRT, ont eu confirmation il y a quelques jours, via une communication de RogerVoice, que les appels accessibles aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques, ne concerneraient plus les communications vers les services clients des entreprises et les administrations publiques. Les associations* critiquent avec véhémence cette décision, dont elles n’ont pas été informées. Ce changement fait suite à l’annonce du passage de 1 à 3 heures de communications accessibles gratuites, qui doit intervenir le 1er octobre. La Fédération des Télécoms laisse entendre que la multiplication des plateformes d’accessibilité mises en œuvre par les institutions publiques et privées la dispense d’assurer les appels qui leur sont destinés.
Dans leur communiqué commun, les onze associations et fédérations se disent « prises en otage », estimant que la FFTélécoms « interprète la loi à sa guise en s’assurant qu’elle n’est responsable que des appels interpersonnels » ; elles dénoncent également une situation discriminante : « une personne entendante continuera à appeler son service des impôts ou sa banque, quand une personne sourde ou malentendante devra se débrouiller elle-même pour contacter ces mêmes interlocuteurs ».