La Fédération française des Télécoms vient d’indiquer suspendre les « mesures de filtrage » qu’elle envisageait d’appliquer à compter de demain et qui étaient dénoncées vigoureusement par les associations de personnes sourdes et malentendantes.
« Des mesures de filtrage des appels vers les grandes entreprises et services publics, qui doivent disposer de services accessibles en propre, étaient envisagées à compter du 1er juillet 2021 », reconnait la FFTélécoms. Elles étaient sous le feu des critiques de 11 associations de personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques [Lire notre article à ce sujet]. En effet, ce « filtrage » aurait contraint les utilisateurs concernés à trouver par eux-mêmes un service d’accessibilité téléphonique (traduction en LSF, transcription ou autre) pour communiquer avec les services clients des entreprises et les administrations publiques. La FFTélécoms explique revenir sur cette hypothèse en raison de la concertation initiée par le gouvernement pour « simplifier les dispositifs actuels de mise en accessibilité des appels téléphoniques en application de l’article 105 de la loi pour une République numérique, dont le centre-relais téléphonique mis en œuvre depuis octobre 2018 ». Sur le fond, la fédération des opérateurs téléphoniques reste sur la même ligne et souhaite que les entreprises privées et publiques respectent leurs obligations en matière d’accessibilité, en mettant à disposition de leurs clients et usagers, quel que soit leur handicap, les moyens de les joindre. En effet, selon les données RogerVoice, plus de 65 % des appels passés depuis le lancement du service CRT sont à destination d’entités qui devraient être accessibles. Ainsi, argumente la FFTélécoms, le forfait d’une heure de communications accessibles actuellement offert par les opérateurs « est aujourd’hui en grande partie consommé par des appels vers les entreprises normalement assujetties, ce qui cause un préjudice à la fois au client qui perd une partie du volume offert [et] aux opérateurs qui prennent à leur charge des communications qui ne devraient pas l’être ».