L’Ouïe Magazine vous propose de (re)vivre le Future Friday, série de conférences dédiée à l’avenir de l’audioprothèse, qui a eu lieu vendredi 17 septembre dans le cadre du congrès EUHA. 1er rendez-vous avec Tobias Moser et les promesses de l’optogénétique.
L’amélioration des implants cochléaires grâce à l’optogénétique, cette technique qui permet de modifier génétiquement les cellules nerveuses pour qu’elles réagissent à la lumière plutôt qu’à l’électricité, avance chaque jour vers une concrétisation. Les patients implantés bénéficient d’une amélioration de leurs capacités auditives et de leur qualité de vie, mais suivre une conversation dans un environnement bruyant ou écouter de la musique reste extrêmement difficile pour beaucoup d’entre eux. Le recours à l’optogénétique pour stimuler le nerf auditif grâce à des signaux lumineux pourrait changer la donne. C’est en tout cas le défi que s’efforcent de relever le professeur Tobias Moser et son équipe de l’Institut pour les neurosciences de l’audition de Göttingen (Allemagne), qui développent depuis plus de 10 ans la future thérapie génique cochléaire et des implants cochléaires optiques.
Les perspectives de l’optogénétique
Le principe de l’optogénétique consiste à rendre les cellules nerveuses photosensibles en y intégrant, à l’aide d’un virus inoffensif, le gène de l’opsine, une protéine qui réagit à la lumière. De son côté, l’implant transforme les vibrations sonores en signaux lumineux qui sont acheminés dans une fibre optique composée de micro-LED, insérée dans la cochlée. Une fois éclairées, les cellules génétiquement modifiées réagissent et génèrent un influx nerveux. La stimulation lumineuse se focalise sur un plus petit nombre de cellules que les signaux électriques, qui excitent de nombreuses cellules nerveuses à la fois. En recourant à l’optogénétique, l’idée des chercheurs est de prendre en compte plus de canaux de fréquence et d’obtenir ainsi une meilleure résolution.
Un essai clinique ?
Si de nombreux obstacles technologiques et scientifiques restent encore à surmonter, les chercheurs se montrent optimistes compte tenu de leurs récentes avancées, notamment l’évaluation de la plage dynamique de la stimulation optogénétique de la cochlée des rongeurs, qui dépasse celle de l’audition électrique, et la modélisation informatique de la stimulation optique dans la cochlée des primates. « Nous planifions actuellement le premier essai clinique qui sera lancé dans quelques années », conclut Tobias Moser.
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