Le Syndicat des audioprothésistes estime que 300 000 malentendants supplémentaires (par rapport à 2019) seront appareillés cette année grâce au 100 % santé en audiologie mais demande la mise en œuvre effective d’un cadre plus protecteur pour les patients.
Selon le calcul réalisé par le SDA dès la fin de l’été, le nombre de personnes équipées a bondi de 68 %, entre les premiers semestres 2019 et 2021. Sur les mêmes périodes, les remboursements de l’Assurance maladie ont cru de 140 %, du fait de l’augmentation des niveaux de prises en charge et des volumes. Ceux des complémentaires ont augmenté de 278 M€. Partant des ces constats, le Syndicat des audioprothésistes avance 4 propositions.
Il demande aux pouvoirs publics d’« encadrer d’urgence la publicité commerciale pour les aides auditives, dispositifs médicaux de classe IIa », considérant qu’une « partie conséquente » des 200 millions d’euros supplémentaires pris en charge par l’Assurance maladie en 2021 (vs 2019) est « liée à ces pratiques répréhensibles ». le SDA cible notamment « les campagnes les plus contestables en cours notamment “deuxièmes paires” ou lunettes offertes ».
L’organisation professionnelle souhaite qu’un travail soit rapidement mené sur le nombre d’audioprothésistes à former et que l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) soit missionné dans ce cadre.
Afin « d’améliorer encore la garantie d’un suivi effectif pour chaque patient », le SDA juge nécessaire l’envoi d’un questionnaire de satisfaction au patient par l’Assurance maladie, dans les 18 à 24 mois suivants la prise en charge. Il propose que les résultats soient traités par L’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (Atih), qui réalise notamment l’analyse et l’évaluation des activités des établissements de santé. Il propose également la mise en place d’une « invitation opposable au suivi biannuel ».
Le syndicat défend, de nouveau, la mise en place de règles professionnelles opposables pour les audioprothésistes, portées par les pouvoirs publics et dont l’application « pourrait être confiée à une instance de régulation dédiée, autorité administrative ou Ordre des audioprothésistes, comme il en existe un au Québec ».