Ouïe Magazine
Publié le 18/11/2021

Au cours de cette deuxième soirée intitulée « Ensemble, à l’écoute de la vie » (la précédente ayant eu lieu en distanciel), la fondation est revenue sur ses actions en cours et a remis ses prix 2021.

En ouverture, Jean-Pierre Meyers, président de la Fondation pour l’audition, est revenu sur ses objectifs et axes de travail : « Seule une approche à 360 degrés est pertinente pour faire bouger les lignes dans le sens du progrès avec et pour les personnes malentendantes ». C’est pourquoi l’organisation a décidé de récompenser cette année 2 initiatives sociétales, considérées comme sources d’inspiration pour tous les acteurs favorisant l’inclusion et améliorant le quotidien des personnes sourdes et malentendantes.

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Denis Le Squer, le directeur général, et Marie-Josée Dayan, directrice des Affaires scientifiques ont rappelé les grandes opérations menées ces derniers mois. D’une part, côté sciences, la Fondation poursuit son soutien à la recherche, au développement des connaissances et à leur transmission : Institut de l’audition, mise en réseau de centres de recherche en audiologie, bourses et financements pour les médecins (y compris pour des séjours de formation à l’étranger), développement du robot chirurgical Robotol, désormais utilisé en pédiatrie… Pour ce qui concerne les actions plus sociétales, on peut citer : le lancement de l’application Höra (dont le test de repérage a été validé par le Dr. Jean-Charles Seccato de l’université de Montpellier), la campagne « Dépasse pas les 80 », le programme de prévention D’Sybel, la promotion d’aires de pauses sonores. Après un premier guide destiné à faire mieux connaître et comprendre les surdités, la fondation vient d’en publier un second, avec l’appui d’Elabe, sur l’insertion professionnelle et l’inclusion en entreprise des actifs sourds et malentendants.

2 danseurs, dont Yann-Alrick Mortreuil, de la compagnie SYN (en photo) ont agrémenté la soirée de chorégraphies incluant des éléments de LSF.

C’est Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, qui a remis le prix Inclusion Surdités, en déclarant : « Il n’y a pas d’employeurs malveillants, mais ils sont démunis » quant à l’intégration de salariés en situation de handicap.

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Jean-Pierre Meyers, Sophie Cluzel et Florence Maurice.

 

 

Le prix Inclusion Surdités (20 000 euros) a été attribué à la Fnac-Darty pour son programme de formation des personnes sourdes aux métiers de la relation client, dans le cadre de contrats de professionnalisation. L’entreprise a ainsi développé, avec l’aide du Greta (réseau de centres de formation pour adultes), des outils de communication à la disposition des alternants, a expliqué Florence Maurice, cheffe de projet RH Diversité.

Le prix Innovation Surdités (50 000 euros) a été remis à la Macif, qui s’est dotée en 2021 d’un avatar 3D capable de traduire en langue des signes française des contenus présents sur le site de l’entreprise, à commencer par les explications sur le constat amiable. Cette technologie, mise au point par la start up Keia, permet de rendre plus accessible le parcours client. Claude Verne, vice-président de la Macif, Sabine Bonnard, responsable handicap du groupe, et David Oana, fondateur de Keia, étaient présents pour recevoir leur prix.

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Claude Verne, Sabine Bonnard et David Oana

Le dépôt des candidatures pour les prix 2022 ouvre dès aujourd’hui, avec une évolution : les deux catégories seront fondues en une seule récompense, mais déclinée en 3 niveaux (or, argent, bronze).

Karen Avraham, présidente du conseil scientifique de la fondation (vice-doyenne de la faculté de médecine Sackler, université de Tel-Aviv en Israël), a ensuite annoncé que le Grand prix scientifique était attribué à Robert J. Zatorre, professeur de neurosciences à l’Institut neurologique de Montréal et à l’université Mc Gill. Spécialiste de la perception de la musique par notre cerveau, il a été parmi les pionniers des neurosciences cognitives de l’audition. Il a notamment contribué à l’identification du rôle des aires auditives du cerveau, gauche et droite, et à la caractérisation du traitement asymétrique des sons (cerveau gauche et droit ne sont pas sensibles aux mêmes composantes du son).

Le professeur Zatorre, au côté du Pr. Avraham, a reçu le Grand prix scientifique des mains de Françoise Bettencourt Meyers, présidente d’honneur de la Fondation pour l’audition. Il s’est dit d’autant plus ému de recevoir cet “award” que ce sont ses anciens élèves qui ont soumis, sans lui en parler, ses travaux au jury.

 

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