Ouïe Magazine
Publié le 07/01/2022

 

Dans un communiqué publié en début de semaine, le Conseil national professionnel des médecins ORL (CNP) déplore la nouvelle dérogation, notamment en ce qu’elle concerne les enfants.

 

La « décision dangereuse » contre laquelle s’insurge le CNP d’ORL est la prolongation du droit de primo-prescrire des aides auditives pour les médecins n’ayant pas suivi de formation en otologie médicale, y compris à destination des jeunes patients de plus de 6 ans. Il rappelle son opposition, dès l’adoption de la réforme, à la possibilité de prescription initiale d’appareils aux enfants par des généralistes même s’ils ont suivi le cursus requis : « le traitement d’une surdité nécessitant en amont un bilan d’autant plus expert que le patient est jeune. C’était un passage en force totalement irraisonnable ». Le communiqué explique ensuite que les représentants des ORL et des généralistes ont trouvé un accord, en 2021, pour restreindre « la prescription de ces derniers à la presbyacousie » et pour arrêter les contours de la formation prévue. Compte tenu de cela, le Conseil national professionnel s’attendait à ce qu’une éventuelle prolongation du droit de primo-prescrire soit limitée aux patients presbyacousiques. Il déplore donc l’option prise par les autorités : « Nos tutelles ont fait le choix coupable, dans la précipitation, d’en rester aux termes de l’arrêté sans modifier la limite d’âge, au risque d’encourager, en pleine connaissance, les mauvaises pratiques ». Le CNP estime que ce cadre réglementaire ne fait pas obstacle à des pratiques délétères autour du 100 % santé. « L’explosion des ventes est aussi le fruit d’un effet d’aubaine suscitant des comportements déviants, des surenchères commerciales, des publicités mensongères, des harcèlements téléphoniques, des audiogrammes ne répondant pas aux exigences de qualité, des sur-prescriptions voire des orientations injustifiées des malentendants vers des appareils de classe II (…) La dérégulation instituée par la dérogation de primo-prescription accordée à des médecins insuffisamment formés est un terrain de jeu idéal pour certaines officines commerciales mal intentionnées », détaille-t-il.

Pour le CNP, la prescription d’aides auditives ne constitue jamais une urgence et le temps d’accès à un ORL en France « en moyenne 3 semaines » est « raisonnable ».

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