La journée internationale pour les droits des femmes, qui avait lieu ce mardi, donne l’occasion d’interroger les pratiques des recruteurs en fonction des candidatures, masculines ou féminines, qui se présentent à eux. Une étude du ministère du travail montre que les employeurs ne ciblent pas exactement les mêmes qualités chez les futures recrues selon leur genre.
La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques a mené en 2021 une analyse rétrospective* (à partir de questionnaires remplis par les employeurs lors de l’enquête Offre d’emploi et recrutement de 2016) sur leurs critères de choix, au prisme du genre des recrues. Il en résulte que si les qualités recherchées, en général, sont les mêmes, les priorités diffèrent selon que la personne qui se présente est un homme ou une femme.
Invités à mentionner de façon spontanée 3 critères de sélection, juste après avoir retenu une candidature, les recruteurs ont très majoritairement cité l’expérience, la motivation, la compétence et la disponibilité. Tandis que, pour les femmes, la compétence et le diplôme sont plus souvent attendus, c’est la motivation qui arrive en tête des qualités recherchées chez les hommes. En parallèle, les candidates sont plus souvent sélectionnées pour leurs qualités personnelles (savoir-être, soft skills comme la curiosité, la créativité, la spontanéité) ; le « ressenti » du recruteur intervient aussi plus fréquemment dans leur embauche, notent les auteurs de l’étude. Du côté des candidats, la capacité de travail et le « potentiel » reviennent plus souvent.
Les connaissances et compétences considérées varient évidemment en fonction des métiers, les analystes de la Dares se sont donc employés à considérer le genre des postulant·es toutes choses égales par ailleurs. Dans ce cas, les candidates restent soumises à une évaluation sur un plus grand nombre de critères (on leur en demande plus) que les candidats. Les thèmes de la compétence générale, de la présentation, de la disponibilité et de la langue sont prégnants. Pour les hommes, ce sont la rémunération, le sérieux et le savoir-faire, qui sont plus souvent pris en compte.
Cette analyse statistique, a posteriori (sans que les personnes questionnées sachent que leur attitude quant au genre de la recrue serait analysée), montre qu’il peut exister des biais, des préjugés inconscients dans la façon dont les employeurs perçoivent les candidats. Une notion à garder en tête, en tant qu’employeur, quand on a le choix entre des candidatures des deux genres…