Ouïe Magazine
Publié le 18/03/2022

Le professeur Patrice Tran Ba Huy, président de l’Académie nationale de médecine, a inauguré et ouvert ce matin le 42ème Congrès des audioprothésistes. L’occasion pour l’ORL de livrer ses réflexions sur le 100 % santé.

 

Pour Patrice Tran Ba Huy, les chiffres du 100 % santé « témoignent » de l’impact significatif de cette réforme, qui « devrait faire de la France le pays ayant le plus fort taux d’appareillage en Europe ». Le médecin relève que, si le remboursement complet des aides auditives de classe I et le mois d’essai gratuit obligatoire ont levé les réticences des malentendants aux ressources limitées, ils ont aussi motivé les personnes « moins contraintes financièrement » à s’appareiller, au vu de la hausse des ventes également enregistrées sur la classe II. Plaidant pour la mise en place d’un dépistage dès 55 ans et pour une accélération de la politique de prévention – « l’âge moyen du premier appareillage est toujours de 75 ans » – il a insisté sur les défis relevés par la réforme.

 

Pour Patrice Tran Ba Huy, seuls les ORL devraient être habilités à prescrire des aides auditives : « Une prescription doit s’inscrire dans une démarche clinique. Ça ne se limite pas à l’audiogramme. La réussite d’une réhabilitation dépend de réalités que nous les sommes les seuls à pouvoir fournir et doit relever d’une approche pluridisciplinaire. » Il a en outre estimé que le remboursement des aides auditives de classe I « déresponsabilise certains patients » et « semble avoir abouti à un sur-appareillage ».  Le président de l’Académie de médecine s’est adressé directement aux audios, les invitant à « réglementer ces pratiques parfois excessives ». Il s’est enfin montré sceptique sur l’augmentation du numerus clausus, relevant qu’il y a déjà 2 fois plus d’audios que d’ORL et doutant qu’une augmentation de ce déséquilibre soit bénéfique au malentendant.

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