Les dernières données de la grande enquête Eurotrak, menée au niveau des populations dans de nombreux pays du monde, sous l’impulsion des fabricants d’aides auditives viennent d’être publiées pour la France.
4 ans après la précédente enquête Eurotrak portant sur la population française, certaines choses ont évolué, sans bouleversement radical. Globalement, le taux de pénétration des aides auditives a progressé de 4,7 points depuis 2018 (45,7 % des personnes déclarant avoir une perte auditive sont appareillées). Il croît toujours avec le niveau de perte : de moins d’un quart chez les personnes ayant un déficit léger, il passe à 43 % pour les pertes modérées et à 70 % pour les patients atteints de surdité sévère à profonde.
- Prévalence du déficit auditif : 9,7 % de la population
- 18 % des 65-74 ans / 33 % des plus de 74 ans
présentent une perte auditive - 30 % des Français ont fait un test auditif au cours des 5 dernières années
1 fois sur 2 chez un ORL
Une réforme assez bien connue, un taux d’abandon en recul
Dans leur parcours, les patients renoncent moins à consulter, les médecins sont plus nombreux à recommander l’appareillage et le passage à l’acte est plus important. 73 % des malentendants sondés ont entendu parler la réforme 100 % santé. Une proportion quasi équivalente sait que cela signifie une prise en charge complète de certains appareils. Chez les non-appareillés, plus de 7 sur 10 déclarent que cette disposition les encouragerait peut-être ou sûrement à s’équiper.
9 malentendants sur 10 estiment que les aides auditives « plus avancées et personnalisables » devraient être au moins autant (44 %) ou mieux remboursées (47 %) que les autres.
Portrait-robot du patient français
Détient son appareil depuis 3 ans (↘ 6 mois)
L’a acquis dans un centre auditif (74 % vs 15 % chez un opticien)
Est équipé sur les deux oreilles – taux d’appareillage binaural 73 % (↗ 2 points)
Le renouvèle tous les 5 ans – durée médiane (↘ 1 an)
Le porte 8,4 heures par jour (vs 7,9 heures en 2018)
Est content de ses aides auditives (82 %, =)
Est satisfait de son audioprothésiste (86 %, ↘ 1 point)
Ni l’observance ni les indices de satisfaction n’ont fondamentalement changé depuis Eurotrak 2018. Le contentement est maximal (90 %, +2 points vs 2018) quand la durée de port est supérieure à 8 heures par jour. 77 % des porteurs d’aides auditives trouvent qu’elles marchent aussi bien ou mieux que ce à quoi ils s’attendaient ; 96 % considèrent qu’elles améliorent leur qualité de vie au moins une partie du temps. La proportion de personnes qui ne portent pas leurs appareils est en léger recul : 11 % des malentendants ne les utilisent pas ou moins d’une heure par jour. Parmi les raisons qui l’expliquent : les aides auditives ne marchent pas, la perte auditive n’est pas suffisante, les appareils ne restaurent pas parfaitement l’audition, l’inconfort, le refus d’admettre sa perte auditive devant des tiers…
Conduite l’année dernière, cette enquête ne peut rendre compte que de façon marginale des évolutions directement liées à la progression du taux d’équipement grâce au 100 % santé. Mais elle souligne des tendances de fond : la plus systématique orientation des malentendants vers les ORL puis les audioprothésistes et la progression du taux d’adoption, sans recul sur la qualité de la prise en charge et sur les résultats, aux yeux des patients.
Enquête Eurotrak France 2022, conçue et réalisée par Anovum (Zurich) pour l’Associa- tion européenne des fabricants d’appareils auditifs (Ehima - European Hearing Instru- ment Manufacturers Association), menée auprès d’un échantillon représentatif de la population de 14 600 personnes dont 673 malentendants équipés d’aides auditives et 628 personnes ayant une perte d’audition mais ne possédant pas d’appareil.