La Cour des comptes vient de publier dans le détail les conclusions de son enquête sur le 100 % santé, demandée par la commission des Affaires sociales du Sénat. Son rapport évoque les effets de la réforme sur les réseaux de soins, qui étaient susceptibles d’être pénalisés par le dispositif.
« En garantissant une offre homogène et sans reste à charge sur l’ensemble du territoire, avec tiers payant intégral, la réforme du 100 % santé peut réduire l’intérêt pour les patients de passer par un réseau », explique en toute logique la Cour des comptes. Elle constate cependant que, à ce jour, « rien de tel n’est observé ». Son rapport reprend les données établies par l’institut Xerfi, selon lequel le nombre de patients transitant par les réseaux a suivi le mouvement observé dans les secteurs concernés par la réforme. Il souligne que le « nombre de professionnels conventionnés a même progressé, passant entre 2018 et 2021 de 4 400 à près de 5 000 dans l’optique (+14 %), de 3 800 à 4 600 en dentaire (+21 %) et de 2 000 à 2 700 dans l’audioprothèse (+35 %) ».
La situation pourrait cependant évoluer car, si les réseaux conservent un avantage par la négociation des prix des produits des paniers libres (classe II), « leur modèle économique devrait évoluer afin de maintenir une réelle plus-value, de nature à attirer les patients, les professionnels et de justifier de leurs prix auprès des complémentaires santé (téléconsultation, outils d’information et d’orientation, …) ». Xerfi pronostique ainsi un ralentissement de leur croissance, « qui passerait d’un rythme de 13 % par an au cours de la période 2014-2019 à un rythme de 5 % par an entre 2020 et 2023 ».