La Fondation présidée Jean-Pierre Meyers a organisé le 20 octobre à Paris sa soirée intitulée « Ensemble, à l’écoute de la vie », pour la remise de ses Prix inclusion surdités et de ses Prix scientifiques.
Animée par la présentatrice britannique Louise Ekland, la cérémonie a débuté par une allocution de Jean-Pierre Meyers, qui a rappelé les axes prioritaires de la Fondation pour l’Audition (recherche, prévention et accompagnement) et de l’Alliance pour l’Audition, qui vise à porter la cause de la santé auditive dans toutes ses dimensions, qu’il s’agisse de la recherche fondamentale, translationnelle, clinique, ou en termes d’avancées sociétales. Ce dernier angle a particulièrement été mis en avant avec les Prix Inclusion Surdités, décernés cette année à 3 associations par Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France. La plateforme CultureLSF, qui vise à développer l’accessibilité culturelle du public sourd (tourisme, musées, événements…) a obtenu le Prix de bronze. Le Prix d’argent a été attribué à Eloquence de la différence, qui organise des formations et des concours d’éloquence dédiés aux personnes présentant des troubles de la communication. Le lauréat Or 2022 est la Fédération française d’handisport, récompensée pour la mise au point de dispositifs incluant les sourds et malentendants dans les compétitions, comme un système visuel pour donner le départ des courses d’athlétisme.
Le ponte américain Charles Liberman lauréat du Grand prix scientifique de la Fondation
Le Prix émergence scientifique pour la recherche fondamentale a été attribué au Dr Benjamin Morillon, chercheur à l’Institut de neurosciences des systèmes à l’Université d’Aix-Marseille, pour ses travaux sur la spécialisation de chaque hémisphère cérébral en matière d’écoute : le gauche quand il s’agit de langage, le droit quand il s’agit de musique. « Nous avons étudié les sons qui mêlent parole et musique et généralisons cette recherche aux sons environnementaux, pour voir s’il est possible de transmettre des informations différentes aux deux oreilles afin d’optimiser l’audition », a-t-il expliqué.
Le Prix émergence scientifique pour la recherche clinique a été obtenu par le Dr Ghizlene Lahlou, ORL à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et maître de conférences à la Sorbonne. Elle a été récompensée pour ses travaux innovants sur les surdités génétiques. « Dans le futur, les thérapies géniques pourraient guérir les surdités et permettre d’entendre de manière plus naturelle. Il ne s’agira plus de les réhabiliter. »
Enfin, le Grand prix scientifique a été décerné à Charles Liberman, professeur d’otologie et de laryngologie à l’université d’Harvard, qui travaille sur les problématiques d’audition depuis une cinquantaine d’années. Il est notamment à l’origine de la découverte de l’impact des synaptopathies (atteinte des synapses connectant les fibres du nerf auditif et les cellules ciliées) sur le développement de la malentendance, avec une altération majeure de l’intelligibilité de la parole. Les travaux sur l’animal de Charles Liberman et de son équipe montrent que des facteurs naturels peuvent régénérer les synapses après exposition au bruit et réduire la perte de synapses liée à l’âge. Si cette technique est transposable à l’homme, il sera envisageable de réduire considérablement les dysfonctionnements liés à une perte auditive neurosensorielle.
Charles Liberman a reçu son trophée des mains de Françoise Bettencourt-Meyers, présidente d’honneur de la Fondation pour l’audition (à droite), en présence de Karen B. Avraham (présidente du Conseil scientifique, au centre) et de l’animatrice Louise Ekland (à gauche).