Ouïe Magazine
Publié le 09/03/2023

 

Au vu des sondages réalisés en 2018 et 2022 auprès de ses adhérents sur les délais d’attente dans les cabinets d’ORL, le Syndicat des audioprothésistes estime que « l’accès au 100 % santé audiologie est en péril ».

 

A la suite de la fin de l’autorisation, pour les généralistes, de primo-prescrire des aides auditives au 30 septembre dernier, le SDA a réalisé un nouveau volet de son sondage sur l’accès aux ORL. La comparaison entre les résultats obtenus en janvier 2018 et en novembre 2022 auprès de ses adhérents montre clairement un allongement des délais d’obtention d’un rendez-vous. Ils sont corrélés à la taille des agglomérations dans lesquelles exercent les audioprothésistes – plus l’unité urbaine est petite, plus le temps d’attente est long. De surcroît, les distances que doivent parcourir les patients pour trouver un rendez-vous chez un ORL dans un délai raisonnable ont explosé.

 

Délais de rendez-vous chez les ORL : le SDA donne l’alerte

Délais de rendez-vous chez les ORL : le SDA donne l’alerte

 

En 2018, 48 % des répondants, toutes tailles d’agglomérations confondues, déclaraient possible d’obtenir un rendez-vous en moins d’un mois. Le chiffre est tombé à 8 % en 2022, souligne le SDA. Pour 10 %, l’attente est supérieure à 5 mois.

Retenant le seuil des 3 mois, le Syndicat des audioprothésistes relève que 61 % des patients obtenaient un rendez-vous chez l’ORL dans ce laps de temps en 2018 et qu’ils ne sont plus que 15 % aujourd’hui. Il n’est cependant pas possible de discriminer ce qui, dans cette dégradation, relève de la fin de la primo-prescription par les généralistes et ce qui résulte de la baisse du nombre d’ORL en exercice et/ou de l’augmentation de la demande de consultations dans cette spécialité. De fait, tous ces phénomènes concourent cumulativement à l’allongement des délais.

 

L’organisation rappelle que la prescription d’aides auditives n’est pas une urgence, aux yeux des médecins et en comparaison avec le dépistage des cancers de la sphère ORL ou la prise en charge de syndromes vertigineux aigus. Mais elle considère que les résultats de ses sondages témoignent « de la nécessité que les patients puissent retrouver des délais d’accès raisonnables ». Le SDA souhaite que les pouvoirs publics envisagent « la prolongation de la dérogation de la primo-prescription des aides auditives par les médecins généralistes, comme un des moyens de poursuivre le bon déploiement et le succès du 100 % audiologie, tout en évitant les pertes de chance pour les patients présentant d’autres pathologies ORL ».

 

Lors de l’EPU, L’Ouïe Magazine avait tendu le micro aux audioprothésistes sur cette question : retrouvez les réponses de vos confrères et consœurs ici.

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