Lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), la Première ministre a répondu aux arguments des complémentaires santé, notamment la Mutualité française, qui s’inquiètent d’une extension du 100 % santé aux fauteuils roulants.
L’annonce faite par Emmanuel Macron, à l’occasion de la Conférence nationale du handicap ouverte ce mercredi 26 avril, d’une prise en charge intégrale des fauteuils roulants dès 2024 a fait bondir les complémentaires santé. Cette déclaration fait écho à celle du ministre de la Santé, fin janvier, portant sur la future intégration de nouveaux produits aux paniers 100 % remboursés. La Mutualité française a réagi sur son compte Twitter : elle « ne comprend pas la décision de l’intégrer au dispositif de 100% santé, inadapté en l’espèce ».
Interrogée sur ce sujet par les journalistes de l’Ajis, Elisabeth Borne a estimé qu’il ne fallait pas « hurler avant d’avoir mal » : « Je ne suis pas sûre que la situation financière de toutes les complémentaires santé soit affolante (…) Il y a des marges de manœuvres qui permettent de mettre en œuvre ce zéro reste à charge sans créer des coûts supplémentaires pour les bénéficiaires ». Tout en affirmant que les Ocam auraient leur rôle à jouer dans ces nouvelles prises en charge, elle a souligné l’existence d’autres financements comme la prestation de compensation du handicap.
Cet échange réactive les débats, bien connus dans les secteurs audio, optique et dentaire, sur les liens entre amélioration de l’accès aux produits de santé par la levée du frein financier et augmentations des cotisations.
Crédit Photo : Service photo de Matignon – Benoît Granier