Dans un article publié dans Scientific Reports, des chercheurs de l’hôpital universitaire Eye and Ear de Boston (Massachussets) et du département d’ORL de l’école de médecine d’Harvard, ont identifié des liens entre les acouphènes et une dégénérescence cochléaire, y compris chez des patients sans perte auditive.
De précédentes études ont mis en évidence le fait qu’une dégénérescence neuronale cochléaire peut advenir à la suite d’une exposition au bruit ou en raison du vieillissement et alors même que les cellules sensorielles demeurent intactes. Cette dégénérescence n’entraîne pas, dans un premier temps, de dégradation de l’audition dans le calme. Des corrélations ont déjà été trouvées, dans d’autres recherches, entre cette atteinte de la cochlée et la survenue d’acouphènes mais sans que des liens clairs puissent être identifiés. Cette fois, les chercheurs ont recruté une cohorte de patients adultes normo-entendants ou présentant une perte très faible et faisant état d’acouphènes : 64 d’entre eux durant moins de 6 mois, 29 de façon constante durant au moins cette durée. En s’appuyant sur les seuils audiométriques, les PEA, les réflexes musculaires de l’oreille moyenne, les émissions otoacoustiques, l’étude a permis de montrer que les participants souffrant d’acouphènes chroniques présentent des déficits neuronaux périphériques associés à une augmentation du gain central. Elle accrédite l’idée qu’une dégénérescence neuronale cochléaire peut être le déclencheur des symptômes. Mais des mesures complémentaires sont nécessaires pour interpréter la pathologie qui sous-tend les réponses physiologiques observées.