Au cours de la matinée du 29 février au ministère de la Santé, l’association JNA a présenté, en plus des résultats de l’enquête PESA, les données de son baromètre annuel Ifop-JNA, pour sa partie consacrée aux acouphènes.
Il s’agit de la 3e vague (après 2014 et 2018) du baromètre Ifop-JNA* consacré aux acouphènes. Elle montre que la connaissance de ce phénomène a progressé dans le grand public. 95 % des personnes voient de quoi il s’agit (16 % imprécisément), c’est 5 points de mieux qu’en 2018. Les répondants sont plutôt bien informés sur les causes des acouphènes, notamment les expositions sonores ou l’utilisation constante d’écouteurs. En revanche, la baisse d’audition liée à l’âge ou une maladie vasculaire sont moins bien identifiées comme vecteurs d’acouphènes (respectivement 30 % et 16 % des sondés les citent ).
23 millions de Français
1 Français sur 2 a, dans son entourage, une personne concernée. Et 44 % ont déjà ressenti un acouphène, un chiffre constant sur les 3 vagues du baromètre. Cela représente 23 millions de Français de plus de 15 ans et 3 à 5 millions de moins de 35 ans. Les personnes acouphéniques rapportent, en raison de leurs symptômes, divers impacts : des difficultés à bien entendre (47 %), des problèmes de sommeil et de concentration.
Plus de la moitié des interrogés déclare ressentir actuellement des acouphènes, 13 % en permanence. Ces réponses sont là aussi stables depuis 2014. Près de 3 personnes sur 10 disent que cela dure depuis plus de 5 ans. La gêne déclarée est, en moyenne, à 5 sur 10, et le niveau d’inquiétude n’est pas trop élevé (36 %) même si 8 % sont très inquiets quant à leurs symptômes. Un chiffre doit alerter : 24 % de « fatalistes » pensent qu’il n’y a pas de solution pour leurs acouphènes.
La moitié des répondants acouphéniques n’a pas consulté de professionnel. Parmi ceux qui l’ont fait, les thérapies alternatives (ostéopathie, acupuncture, sophrologie) sont en hausse. Et la proportion de patients à qui aucune solution n’est proposée est en baisse (46 % vs 53 % en 2014). Les traitements médicamenteux et les aides auditives restent en tête : celles-ci sont proposées dans 16 % des cas. 30 % des personnes qui ont pris rendez-vous avec un professionnel de santé ont mis plus d’un mois à l’obtenir.
Le grand public estime que la communication sur les acouphènes demeure insuffisante, que ce soit de la part des professionnels de santé, des associations ou des pouvoirs publics : 84 % des répondants jugent que ces derniers n’en font pas assez.
Hyperacousie : trouble méconnu, lourdes conséquences
La notoriété du phénomène a beaucoup progressé, 41 % des sondés connaissent le terme contre 29 % en 2014, mais seuls 17 % voient exactement de quoi il s’agit. C’est un trouble beaucoup moins répandu que les acouphènes : 12 % des personnes interrogées disent en souffrir, mais les 2 types de symptômes sont souvent associés. Plus rare, l’hyperacousie est cependant cause d’une grande gêne, évaluée à 6,8 sur 10. Les conséquences sur le moral et le comportement sont aussi plus prononcées, avec 7 conséquences déclarées par plus de 50 % des personnes concernées : irritabilité, difficultés de concentration, isolement, anxiété, perte d’efficience et troubles du sommeil. La même proportion d’hyperacousiques que d’acouphéniques n’a jamais consulté, 1 sur 2, mais tous les types de professionnels sont nettement plus consultés que dans l’enquête de 2018.