Ces derniers mois, plusieurs questions de parlementaires sont revenues sur les enjeux de santé publique autour de la prise en charge des troubles auditifs. Elles illustrent la prise de conscience des responsables politiques et attestent que les efforts de la profession et de l’association JNA, en ce sens, ne sont pas vains.
Il y a quelques jours, c’était le sujet de l’exercice de l’audioprothèse hors des laboratoires qui était soulevé par un député. Mais, ces derniers temps, les questions posées par des parlementaires au gouvernement concernant l’audition ont plus généralement porté sur les enjeux de santé publique. Remboursement des accessoires, augmentation délétère des cotisations de complémentaires santé ont été abordés en décembre, ainsi que, déjà, la question du soutien à la recherche contre les acouphènes. Ce thème a fait, récemment, l’objet d’une question écrite, de Philippe Juvin, député (LR) des Hauts-de-Seine, qui suggère à la ministre du Travail, de la santé et des solidarités « d’inscrire l’acouphène et l’hyperacousie douloureuse dans les programmes officiels de médecine afin de former nos futurs professionnels de santé sur la détection et la prise en charge de ces pathologies ». Il souhaite également qu’elles soient mieux reconnues comme invalidantes par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Dans le même temps, le député des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine), citant le baromètre 2023 de la JNA, demandait au gouvernement les décisions qu’il comptait prendre pour améliorer la prévention en santé au travail, notamment en réduisant les nuisances sonores que subissent les actifs. Il doublait ainsi la question écrite de sa collègue Eva Sas (Écologiste) sur le même sujet, fin janvier.
Un député en pointe et un ministre sensibilisé
Le 6 mars, faisant référence à la Journée nationale de l’audition, le député du Maine-et-Loire François Gernigon (Horizons) a interpelé directement le ministre délégué à la Santé et la prévention sur la prévalence des troubles de l’audition dans la population française, et pas seulement chez les personnes âgées. Il a insisté sur la nécessité d’aller plus loin que le 100 % santé et de mettre en place des mesures préventives ambitieuses. Frédéric Valletoux a acquiescé aux constats énumérés. Il a rappelé la mise en place de rendez-vous de prévention à 3 âges clés et a affirmé sa volonté de « poursuivre des politiques de long terme » pour « lutter contre ce fléau ».
François Gernigon avait participé à la matinée organisée par l’association JNA le 29 février. Il s’y était positionné à la fois comme témoin et comme responsable politique. Atteint d’acouphènes, à la suite d’un neurinome, il souffre d’une perte d’audition unilatérale. Il a dénoncé les niveaux sonores qui peuvent être atteints dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale et s’est engagé à faire avancer le sujet de la prévention. Il a révélé travailler sur une proposition de loi.