Ouïe Magazine
Publié le 26/04/2024

 

Un mois après le lancement de la fondation mise sur pied par Audition Conseil, nous avons rencontré son directeur général, Brice Farrugia, afin qu’il nous en dise plus sur cet ovni dans le monde des fondations d’entreprises du secteur audio.

 

Quels financeurs espérez-vous convaincre de soutenir Mission Santé ?

Au travers de nos premières actions, soutenues par Audition Conseil, nous espérons évidemment collecter des fonds pour abonder des programmes futurs, très nombreux. Les profils des donateurs peuvent être multiples : entreprises d’autres secteurs (assurances, énergie…), patients ou particuliers touchés par le thème de l’audition, fabricants, audioprothésistes, collaborateurs… Cela peut être un soutien financier mais aussi donner du temps. Le but est d’aider les 7 millions de Français qui souffrent d’une perte d’audition, de lutter contre l’isolement social et en faveur de la santé publique. Il reste beaucoup à faire et je vais travailler avec l’ensemble des professionnels de santé, ORL, infirmiers, aides-soignants, généralistes pour porter des projets et récolter des dons.

 

Quels enseignements, tirés de votre expérience à la fondation Université Côte d’Azur, allez-vous mettre au service de Mission Santé ?

Je viens d’une fondation pluridisciplinaire, mais dont le rayonnement était régional. Avec Mission Santé, il est national. Le secteur de l’audition ne connaissait pas, jusque-là, de fondation de cette dimension. Le challenge, c’est de réussir à faire de l’essaimage : les projets lancés doivent pouvoir être répliqués. Ma méthode consiste à partir de projets pilotes, en local, d’abord là où Audition Conseil est bien implanté. Nous avons réfléchi avec les audioprothésistes du réseau sur la façon dont ils pourraient utiliser l’outil puissant qu’est la fondation pour porter des actions spécifiques, à partir de leurs réalités de terrain. Une fois que ces projets sont lancés, il est beaucoup plus facile de venir les connecter à d’autres écosystèmes.

 

Mission Santé

 

Comment avez-vous organisé les instances pour structurer la fondation et sélectionner les projets ?

Il a fallu mettre en place une vision, un objectif, un plan stratégique sur 5 ans. Les statuts ont été rédigés avec 2 cabinets d’avocats, l’un spécialisé dans la santé, l’autre dans la philanthropie, afin d’être transparents avec nos donateurs. Toutes les actions vont se structurer autour de 4 piliers : éducatif, scientifique, social, humanitaire. Le Conseil d’administration, pour lequel je suis allé chercher des personnalités, a pour rôle de suivre la réalisation des projets et de s’assurer de leur cohérence avec le plan stratégique et les axes retenus. Les comités scientifique, académique et éthique vont vraiment rentrer dans l’étude et la sélection des projets, à partir de la feuille de route que chacun d’entre eux va se fixer au cours de leur première réunion.

 

Le but des projets conduits avec ou par les étudiants est de participer à leur montée en compétences, de les acculturer au service au patient, de donner encore plus de sens à leur formation. Nous avons trouvé à Evreux des étudiants investis, qui ont envie d’agir.

 

Comment voyez-vous votre rôle ?

Mon travail consiste à la fois à collecter des fonds, réunir des partenaires pluridisciplinaires autour de projets et capitaliser sur les réalisations. Je suis là pour les aider à déployer leurs idées et à les développer rapidement. Je veux être le détonateur. Des salariés vont me rejoindre d’ici quelques semaines et nous espérons aussi que des bénévoles s’engageront. Au quotidien, je dois être facilitant, ouvrir des portes, prendre la parole dans des écosystèmes différents, créer des liens. Je sais faire marcher les gens dans la même direction. L’idée n’est pas de remplacer des choses qui sont très bien faites par d’autres acteurs. Si de belles actions sont déjà en route, nous pourrons les dupliquer, les amplifier. Mon objectif, dans un premier temps, est que tous les 3 à 4 mois nous puissions mettre en lumière une série de projets. Ce sera le cas lors du congrès ORL-Paca, à Mandelieu, le 7 juin.

 

Les 8 projets en cours

Lors du lancement officiel de la fondation, 8 projets déjà initiés ont été présentés. Ils illustrent les dynamiques dans lesquelles Mission Santé veut s’inscrire.

– Journée de sensibilisation à l’école Claude-Debussy à Toulon

– Mécénats en région parisienne : Semaine du son de l’Unesco, post-doctorat à l’institut Pasteur, AuditionSolidarité (hôpital Rotschild), Symposium ORL à Paris

– Mécène du programme Bien vieillir ensemble hébergé par la fondation UniCA

– Susciter des vocations : atelier par et pour les étudiants de l’école d’Evreux

– Projet de recherche IA en audiologie (i3S, CHU de Nice) donnant lieu à une thèse

– Projet pédiatrique en Paca (actions sportives et culturelles en faveur des jeunes implantés ou appareillés, sensibilisations, soutien aux centres référents)

– Soutien à la plateforme Audition et troubles de l’équilibre (étude rétrospective sur 1 115 patients ; Inserm, Institut des neurosciences et CHU de Montpellier)

– Accompagnement de la start-up Audya

 

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