Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, présenté la semaine dernière en Conseil des ministres, prévoit toute une série d’économies pour réduire le déficit de la Sécu. Les mutuelles montent au créneau et refusent de « devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie ».
Le PLFSS 2025 prévoit des transferts de charge sur les complémentaires santé, notamment pour les consultations médicales, dont le tarif passera à 30 euros à la fin de l’année : leur taux de remboursement par l’AMO pourrait passer de 70 % à 60 % en 2025, avec en parallèle une augmentation de la prise en charge par les Ocam, qui ont immédiatement réagi par un communiqué publié par la Mutualité Française : « Les mutuelles, pour être au rendez-vous de leurs obligations prudentielles, devront répercuter ce transfert sur les cotisations. Rappelons que les mutuelles, organismes à but non lucratif ont des résultats économiques chaque année à peine à l’équilibre (entre 0,1 à 0,2 %) et que les cotisations sont fixées en lien avec les hausses de dépenses de santé. »
La Mutualité Française souligne que « les transferts relèvent d’une logique de vases communiquants entre la dépense publique et la dépense privée » mais « ne règlent pas le problème de fond et ne répondent pas au besoin d’une réforme structurelle ». Elle appelle à ce que « les futurs débats au Parlement se concentrent sur des mesures visant à améliorer l’efficience de notre système de santé ». Et de continuer : « Plutôt que des déremboursements de soins ou des coups de rabots, il est impératif d’envisager une réforme globale et à long terme, avec une construction budgétaire pluriannuelle, pour donner de la visibilité à l’ensemble des acteurs et agir concrètement au bénéfice des assurés sociaux. »
L’examen du PLFSS 2025 débutera le 28 octobre à l’Assemblée nationale, avec un vote prévu le 5 novembre.