Ouïe Magazine
Publié le 29/10/2024

 

Le Syndicat des audioprothésistes, rebondissant sur l’appel à candidatures de Kalixia, qui vient de se clore, fait un bilan très négatif de l’impact des réseaux de soins dans le secteur : critiquables pour leurs exigences auprès des professionnels de santé, inefficaces contre la fraude, dévaluant la qualité des soins… Il appelle – et c’est sa position historique – une refonte complète du système et une renégociation avec les pouvoirs publics concernant la classe II.

 

Les arguments du SDA à l’encontre des réseaux de soins s’articulent autour de 2 points pivots. Sur le fond des contrats, « on est en droit de se questionner sur la finalité de la demande de ces informations confidentielles, qui ne sont pas exigées par l’Assurance maladie et ne disent rien de la qualité des pratiques ». Le syndicat précise avoir été alerté par des adhérents, s’interrogeant sur le fait que l’appel à candidatures Kalixia leur demande : « nombre d’aides auditives délivrées, chiffre d’affaires, ratio de suivis/aides auditives… ». Plus largement mais toujours sur le fond, l’organisation professionnelle dénonce un système de négociations de gré à gré entre les plateformes et chaque audioprothésiste.

La double charge du SDA contre les réseaux de soins

Evolution du reste à charge évalué par la Drees, citée par le Syndicat des audioprothésistes.

Ensuite, le SDA estime que les réseaux de soins ont fait la preuve de leur inutilité sur plusieurs points : la lutte contre la fraude (qui a explosé) et la modération du reste à charge (qui n’a baissé qu’avec la réforme 100 % santé). Pour le syndicat, les plateformes ont gravement failli en ne rompant par leurs contrats avec des professionnels reconnus coupables de malversations. Et n’ont pas permis ce qu’elles prétendaient pourtant faire, faciliter l’accès aux soins notamment pour les plus modestes, mais ont réduit la liberté de choix des patients en optique, audio et dentaire.

 

« En participant à la marchandisation des soins des secteurs audio et dentaire, en agréant de nouveaux acteurs extérieurs à ces professions, les « réseaux de soins » n’ont aucunement évité l’augmentation de la fraude, mais ont également pu contribuer à la dégradation de la qualité des prestations. »

Rappelant les conclusions du rapport de l’Igas publié en 2017 sur les réseaux de soins, qui recommandait « une action corrective immédiate » par les pouvoirs publics, « une analyse juridique approfondie du dispositif » et une amélioration de la sécurité du traitement des données. Il a été démontré depuis que ce dernier point était effectivement crucial (lire notre article sur la cyberattaque contre Almerys et Viamedis).

Pour toutes ces raisons et dans un contexte d’inflation des tarifs des Ocam, le SDA appelle à une refonte complète des réseaux de soins : « Il convient de revoir la gestion de la gamme des aides auditives à prix libres, de classe 2, par une nouvelle négociation entre les pouvoirs publics, les complémentaires et les représentants des professionnels ».

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