La Drees vient de publier son panorama des dépenses de santé pour 2023. Le marché de l’audioprothèse, en valeur, pèse un peu plus de 2 milliards – 1,995 Md€ hors accessoires – dans un contexte général d’augmentation des dépenses (249 milliards d’euros, + 5,2 %).
Selon les données publiées par la Drees, la dépense en audioprothèse serait repartie à la hausse dès 2023 : + 3 %, après une baisse en 2022 (- 2,3 %). La progression est expliquée par un effet volumes (+ 1,6 %) et un effet prix (+ 1,3 %). Dans le détail, c’est surtout la dépense en classe II qui a progressé en 2023 (+ 5,3 %) tandis que la classe I a baissé (- 4 %).
Cette évolution a de quoi étonner, sachant que tant les volumes que les sommes prises en charge par l’Assurance maladie ont été en recul en 2023 (de respectivement 7 % et 1,2 %). L’écart peut tenir aux définitions des catégories statistiques (« appareils de surdité » pour l’AMO, « audioprothèses » pour la Drees, avec ou sans accessoire selon les tableaux). Nous avons interrogé la Drees à ce sujet et vous apporterons des compléments d’information prochainement.
La consommation d’audioprothèses en 2023 s’élève à 2,032 milliards d’euros, tout compris. Un montant très proche de celui de 2021 (2,021 milliards). Les matériels et consommables représentent 16 % du total.
Pour la distribution des aides auditives, en valeur, 1,7 milliard ont été délivrés par les audioprothésistes, soit 86 % du total, 200 millions d’euros par les magasins d’optique (11 %) et les 3 % restants par des « fournisseurs de matériels ». A quoi correspondent ces sociétés ? Est-ce là une niche de fraudeurs ou des entreprises tout à fait en règle qui salarient des audioprothésistes ?
Enfin, la répartition par financeurs, pour les 2 classes confondues, montre toujours l’importance des Ocam : près de 25 % pour l’AMO, un peu plus de 48 % pour les complémentaires santé et 27 % de reste à charge pour les ménages. La Drees souligne qu’au sein des 3 secteurs concernés par le 100 % santé, l’audiologie est le seul dans lequel les patients continuent à bénéficier d’une baisse de leur reste à charge (hors entretien et réparation) : sa part est en recul de 1,3 point par rapport à 2022.