A l’occasion de la Journée nationale de l’audition, l’Association nationale de l’audition (ANA) a alerté les pouvoirs publics – et notamment Yaël Braun-Pivet et les députés, lors de l’action de repérage à l’Assemblée nationale – sur les difficultés d’accès aux soins auditifs qui vont croissant.
La présence de l’ANA à l’Assemblée nationale, le 12 mars, a permis au Pr Jean-Luc Puel, son président, d’échanger avec Yaël Braun-Pivet (en photo ci-dessus), la présidente de la chambre basse. Le professeur a souligné combien la pénurie de médecins ORL constitue un obstacle aux soins auditifs. Selon l’étude Ipsos-FHF, le délai moyen pour obtenir un rendez-vous est passé de 1 mois et 1 semaine en 2018 à 2 mois en 2024. Les délais ou les trajets nécessaires pour trouver un spécialiste sont allongés en zones rurales.
L’ANA dénonce aujourd’hui les inégalités de prise en charge. Le manque de temps médical fait courir le risque aux malentendants de ne bénéficier que de tests standards (tonale uniquement) ou de ne pas être orientés de façon optimale, dans le cas des personnes acouphéniques ou hyperacousiques, notamment. Pour l’association, malgré le 100 % santé, le frein économique subsiste pour certains : par méconnaissance du dispositif, mais aussi parce que 69 % des ORL sont en secteur 2 (selon Ameli). L’ANA déplore donc le manque de médecins formés en otologie.
Elle appelle le ministre de la Santé, Yannick Neuder, à intégrer l’audition parmi les indicateurs de veille sanitaire et à la reconnaître comme un déterminant de santé devant faire l’objet d’une politique de prévention et d’un suivi médical renforcé.
Crédit photo : Association nationale de l’audition