En marge de la mise en place de l’offre 100 % santé, le Syndicat national des audioprothésistes souhaite que l’amélioration du remboursement complémentaire du marché libre et les prix plafonds correspondants soient négociés directement avec les complémentaires santé hors réseaux de soins.
Le 16 janvier lors d’une conférence de presse, le président de l’Unsaf Luis Godinho est revenu sur les tenants et les aboutissants du RAC 0 dans le secteur. « Avec le 100 % santé, depuis le 1er janvier 2019, une offre d’appareillage très performante avec un reste à charge très réduit est disponible pour élargir l’accès à une audioprothèse de qualité, incluant les services d’un audioprothésiste pour l’accompagnement du patient », a-t-il rappelé. La quasi-totalité des dispositions relatives à la réforme ayant été définies, il reste aujourd’hui à négocier, entre la profession et les Ocam, « l’amélioration du remboursement complémentaire du marché libre et les prix plafonds correspondants », a-t-il précisé en ajoutant : « Après des négociations avec les pouvoirs publics, exigeantes mais réussies, nous en appelons maintenant, de la même façon, à des conventionnements nationaux directs entre les représentants du secteur et les complémentaires. Nous voulons négocier avec un donneur d’ordre et que les accords soient cadrés par ceux qui payent », déclare Luis Godinho.
Le président du syndicat souhaite ainsi mettre fin aux conventions tarifaires passées individuellement entre les audioprothésistes et les réseaux de soins. Il rappelle que l’Igas, dans son rapport publié en septembre 2017, indiquait que ces plateformes avaient été créées comme réponse aux problèmes d’accès aux soins et au « désengagement de la puissance publique sur les secteurs de l’optique, de l’audition et du dentaire », en bénéficiant d’un « cadre juridique très sommaire », en instaurant « une relation contractuelle déséquilibrée » au désavantage des professionnels, et en induisant des écarts de prix qui ne disaient rien « de la nature ni de la qualité du produit acheté ». Pour Luis Godinho, la mise en place d’une contractualisation collective directe entre les Ocam et les audioprothésistes via un cadre national préalablement négocié et élaboré avec les trois syndicats (Unsaf, Synea et Synam) permettrait des économies de fonctionnement qui pourraient être affectées au financement du nécessaire remboursement de l’offre libre. « La profession est prête à entrer en discussion avec chacune des trois familles de complémentaires santé pour faire de ce dispositif (l’offre 100 % santé, ndlr) une pleine réussite au bénéfice des patients et de leur pouvoir d’achat », explique-t-il.
A ce jour, seuls des contacts informels ont été pris en ce sens et l’Unsaf espère avancer sur ce sujet cette année, afin d’être prêt en 2021.