L’Ouïe Magazine 92
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L’Ouïe Magazine n°92-Septembre 2019
Edito
100 % santé : les dangers d’une communication partielle
Selon les chiffres du Snitem, les ventes d’audioprothèses ont progressé, en volume, de 10 % au 1er semestre par rapport à la même période de l’année dernière. Un chiffre à priori rassurant quant aux effets de la mise en place du 100 % santé. Sauf que, à y regarder de plus près, ce résultat semble être l’arbre qui cache la forêt. En effet, les remontées du terrain font plutôt état, selon les organisations professionnelles, d’une stagnation de l’activité, voire d’un repli pour certains centres. L’attentisme redouté par le secteur semble se manifester alors même que, depuis cette année, les malentendants bénéficient déjà d’une prise en charge plus importante et d’un tarif limité sur les aides auditives de classe I. La faute au 100 % santé ? Ou à celle de la communication dont la réforme fait l’objet ? En effet, les messages relayés par le gouvernement auprès du grand public (notamment via le site internet du ministère de la Santé) sont susceptibles de favoriser le report de l’appareillage chez les patients soucieux de ménager leur porte-monnaie. S’ils précisent bien que, dès cette année, le coût moyen d’une aide auditive a baissé de 200 €, que cette baisse sera de 250 € en 2020, ils insistent surtout sur le fait qu’en 2021, le reste à charge sera totalement nul. Sous ce seul angle, et compte tenu du fait qu’un appareillage n’apparaît jamais comme une nécessité urgente, beaucoup de déficients auditifs décident d’attendre quelques mois avant de franchir le cap. Certes, le ministère indique (tout en bas de page) qu’en cas de perte auditive, « il est important de se faire appareiller au plus tôt afin de récupérer la meilleure audition possible ». Il omet cependant de préciser l’impact délétère d’une malentendance non corrigée sur les capacités cognitives et passe totalement sous silence l’importance du suivi inclus dans le prix de l’équipement. Or, pour éviter l’attentisme des patients, ces éléments doivent impérativement être mis en lumière. Les pouvoirs publics ne le font pas ? C’est donc à vous de le faire, par des opérations de prévention, des campagnes d’information et le dialogue que vous pouvez nouer avec les personnes venues s’informer dans votre centre. Des messages qui doivent être assénés, sous peine de voir les ventes décliner jusqu’à fin 2020. A vous de jouer !